Bienvenue au Google Social Club!
La rencontre pour happy few s’est tenue du 22 au 24 mai, au Grove Hotel, un établissement cinq étoiles à 30 kilomètres de Londres. Nom de l’événement : Zeitgeist (« l’esprit du temps » en allemand), un concept utilisé par Hegel et par Heidegger pour caractériser le climat intellectuel et culturel d’une époque. Google, qui connaît notre monde mieux que quiconque puisqu’il brasse des milliers de milliards de données numériques, l’a choisi pour baptiser ses raouts de très haut niveau. Au Zeitgeist Europe, n’étaient conviés qu’une centaine d’Européens, dont une dizaine de Français, tous triés sur le volet. Gros clients, patrons de presse, e-commerçants et partenaires privilégiés ont assisté à un show de haute volée destiné, selon un participant, à les convaincre que « Google va sauver l’humanité ». Au programme, une série de conférences ou débats avec des intervenants de prestige. L’ancien président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, a échangé avec le ministre britannique de la Justice, Michael Gove, au sujet du Brexit. Le capital-risqueur russe Youri Milner a exposé son projet de nanofusées spatiales ; l’architecte Rem Koolhaas a décrit la ville du futur ; l’historien Niall Ferguson s’est interrogé sur l’avenir de la civilisation ; l’ancienne patronne du MI5 britannique a parlé leadership ; un ex-général israélien a planché sur la cyberguerre. L’an dernier, les invités avaient eu droit à un brainstorming avec l’astrophysicien Stephen Hawking et à un footing avec David Beckham. Google profite aussi de ses Zeitgeist pour produire ses propres stars : sa directrice financière, vedette de Wall Street, Ruth Porat, ou son champion de l’intelligence artificielle Demis Hassabis, dont la société, DeepMind, a programmé le logiciel qui a récemment écrasé le champion mondial de go… Ajoutez à ce menu des leçons de tennis avec la championne Martina Navrátilová ou des séances de peinture en réalité virtuelle avec les derniers programmes made by Google, et chacun repart fasciné…
Plus sélect et plus confidentiel encore : depuis quelques années, Larry Page réunit chaque été ses « amis » entrepreneurs internationaux, pour un « Davos privé », en Italie. Les milliardaires américains du numérique Elon Musk ou Travis Kalanick y côtoient les héritiers Murdoch ou Agnelli. « On vient avec nos épouses, et on se relaxe en discutant des grands problèmes du monde », raconte un ex-participant. Qui a dit que Google n’était pas cool ?