MILITANTISME – JUIFS D’ALGÉRIE – SPORT
Trois livres d’Angela Davis, de Lucette Valensi, de Jean-Manuel Roubineau
Une lutte sans trêve » aurait pu être le titre d’une autobiographie militante d’Angela Davis. Sa vie, après tout, est une légende : au début des années 1970, son engagement dans les Black Panthers, sa cavale à travers les Etats-Unis, son arrestation par le FBI puis son emprisonnement avaient fait d’elle une icône. Elle est ensuite devenue une grande féministe, philosophe et militante des droits de l’homme. Aujourd’hui, elle a 72 ans et on lirait volontiers ses Mémoires. Mais c’est le présent qui l’intéresse. Dans le recueil de conférences et d’entretiens qui paraît, il est surtout question du mouvement noir américain Black Lives Matter, des Occupy, des groupes LGBT ou de la lutte pour la reconnaissance du génocide arménien. « Une lutte sans trêve » est à la fois un état des lieux des mouvements actuels et une réflexion sur leurs métamorphoses.
Angela Davis constate l’échec relatif de certains de ses combats. Aux Etats-Unis, le « racisme structurel » perdure, de la police à l’éducation en passant par la justice. Le « système industrialo-carcéral » s’étend et s’exporte, des écoles militarisées aux camps de migrants. La cause palestinienne qu’elle défend depuis longtemps n’a pas connu d’avancée majeure. Alors que faire ? Construire une réponse internationale, dit-elle. Les mouvements ne peuvent plus exister séparément, et la grande tâche du militantisme est aujourd’hui de construire « l’articulation des luttes ». C’est l’a aire de l’action collective – mais aussi de la pensée politique.
Elle le démontre brillamment dans ces textes, en important un concept venu du féminisme : l’« intersection-nalité ». Le terme est apparu dans les années 1980, lorsque les féministes