L'Obs

L’été, c’est Feydeau !

LE SYSTÈME RIBADIER, DE GEORGES FEYDEAU. LA PÉPINIÈRE THÉÂTRE, PARIS-2E, RENS. : 01-42-61-44-16, 21 HEURES.

- JACQUES NERSON

De même que les chocolater­ies font le gros de leur chi re d’a aires pendant les fêtes de Pâques et de fin d’année, on enregistre pour Feydeau deux pics de consommati­on : les vacances de Noël et les abords de l’été. En ce moment par exemple, la Comédie-Française programme des vaudeville­s à tout-va. Pendant qu’une partie de la troupe part jouer « les Damnés », de Visconti, au Festival d’Avignon, l’autre partie, d’humeur plus folâtre, reprend en alternance à Paris jusqu’au 24 juillet « Un chapeau de paille d’Italie », de Labiche, et le désopilant « Fil à la patte », de Feydeau, monté par Jérôme Deschamps avec Christian Hecq, meilleur Bouzin qu’on ait vu depuis Robert Hirsch. En dehors de la Comédie-Française, ces Feydeau saisonnier­s sont en général montés un peu n’importe comment. Ce n’est pas le cas à la Pépinière où vous attend un « Système Ribadier » très enlevé, orchestré avec un grand savoir-faire par Jean-Philippe Vidal et défendu par des acteurs de premier ordre : Hélène Babu, Pierre Gérard, Romain Lagarde et Gauthier Baillot. Feydeau y est modernisé mais en fin de compte plus respecté que par la plupart de ses prétendus fidèles, le metteur en scène ayant obtenu des interprète­s de « ne pas essayer de dépasser le personnage ». Le secret de la réussite est là.

Faut-il rappeler le système en question (le même que dans « la Dame de chez Maxim ») ? Le mari hypnotise sa femme, jalouse comme une tigresse, pour faire des fredaines, ni vu ni connu je t’embrouille. Jusqu’au jour où un sournois s’avise de tirer l’endormie du sommeil où son cavaleur de mari l’avait plongée pour s’en aller coucher avec l’épouse d’un marchand de vin justement nommé Savinet… Vous voulez savoir la suite ? Courez visiter cette Pépinière de talents.

P. S. Jusqu’au 9 juillet se donne au Poche Montparnas­se, les vendredis et samedis à 20h30, « le Boeuf sur le toit », une évocation du cabaret parisien très couru pendant les Années folles qui fut le rendez-vous des amis de Jean Cocteau. Outre trois pianistes de talent, un jeune acteur prometteur, d’excellente­s chanteuses (parmi lesquelles Mona Heftre dont la voix et la beauté sont un enchanteme­nt), c’est Philippe Tesson qui fait o ce de meneur de jeu. Ce qui ne contribue pas peu au charme de la soirée.

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France