JASON BOURNE PAR PAUL GREENGRASS
Film d’espionnage américain, avec Matt Damon, Tommy Lee Jones, Alicia Vikander (2h).
Lors de la sortie en 2007 de « la Vengeance dans la peau », la troisième aventure de Jason Bourne à l’écran, Matt Damon avait prévenu qu’il ne renouerait avec l’espion américain renégat, créé par Robert Ludlum, qu’à la seule condition que Paul Greengrass soit toujours aux commandes. C’est chose faite et la formule n’a pas changé. Paria des services secrets, Bourne vit de combats de rue clandestins à la frontière de la Grèce et de l’Albanie quand son ex-collègue, Nicky (Julia Stiles), reprend contact avec lui. En piratant les disques durs de la CIA, celle-ci a levé des secrets concernant le passé de Bourne ainsi qu’un nouveau programme de surveillance orwellien chapeauté par le directeur de l’agence (Tommy Lee Jones). De quoi réveiller l’instinct justicier de notre héros, machine à tuer mais tendance démocrate. Le script ne fait pas dans la dentelle et on a beau apprécier que la talentueuse Alicia Vikander ait rejoint la distribution, son costume de nouvelle recrue de la CIA est trop grand pour son allure encore juvénile. Mais pas de quoi bouder son plaisir. C’est du cinoche d’espionnage solide, avec un Matt Damon de plus en plus « ramboïsé » (il ne doit pas avoir plus de dix répliques), un Tommy Lee Jones tout en duplicité suave et paternalisme rugueux, et une intrigue post-Snowden qui débute en pleine manif dans les rues d’Athènes et se termine lors d’une ahurissante séquence de destruction massive en Hummer dans le temple du capitalisme, Las Vegas.