L'Obs

QUEL COMPLOTIST­E ÊTESVOUS ?

S’il suffisait d’être complotist­e pour être complotist­e, comme qui dirait, ce serait trop simple. Il faut encore connaître sa catégorie. Saurez-vous retrouver la vôtre dans ce top 13 ?

- SOPHIE FONTANEL

LE COMPLOTARD

Il comprend que y a eu complot, mais toujours avec un métro (en grève) de retard. Par exemple, là, les écailles lui tombent des yeux sur la guerre du Golfe. Après 800 essais écrits sur le sujet, il se pose clairement la question : on nous aurait pas menti ?

LE COMPOST

Il recycle sans fin les déchets de la rumeur et il en fait un truc hyperferti­le où peut pousser n’importe quelle paranoïa. Par exemple, le Brexit ne serait-il pas en réalité un choix de Hollande pour se débarrasse­r de Cameron (Diaz) ?

LE COMPLOSTEL­LE

Le complot est son chemin de croix favori. Il souffre mais jouit de cette expérience mystique où faut se méfier de tout et se fouetter avec de la lavande (pleine d’abeilles) parce qu’on ne se méfie pas encore assez. Par exemple, se méfie-t-on assez de la vie ?

LE COMPLUITIS­TE

Il a bien compris que le complot s’étend à la météo. Ça se passe très haut, si vous voulez tout savoir. Par exemple, ce temps où rien ne sèche, même pas une larme, on va pas nous raconter que c’est par hasard. Ça ne l’est pas.

LE COMPLOTRIS­TE

Tant mieux que y ait complot, ça lui donne une raison officielle d’être plombé, alors que la vraie raison c’est, par exemple, qu’il a ces temps-ci une libido à pas mettre un Viagra sous la langue d’un âne (parce que même ça, ça marcherait pas).

LE CON-CON PLOT

Il voit que des complots cons. Un truc aussi énorme que la politique étrangère turque lui passe à 8 000 au-dessus de la tête. Mais, par exemple, pourquoi y a plus de stationnem­ent résident en août à Paris, ça, c’est un coup de l’ambassade de Turquie, non ?

LE COMPLEUTRE

Ouh là, ouh là, y a embrouille et il voit le topo, mais il a trop la pétoche à l’idée d’en dire davantage parce que les murs ont des oreilles. Si on se doutait qu’il sait ce qu’il sait, Dieu seul peut prévoir ce qui arriverait. Par exemple, il connaît tous les noms des prochains directeurs de grandes maisons de couture, MAIS IL PEUT PAS LE DIRE.

LE COMPLUMÉ

Y a forcément complot vu que, par exemple, simultaném­ent sa femme le quitte, sa fille change de sexe, il va douiller 6 000 euros pour son contrôle technique, et il vient de perdre un cheveu. Un grand du devant, en plus. Comment ça, il est autocentré ?

LE COMPLOTOUT

Tout est lié. OK, faut être hyper fin pour le voir, mais y a un lien, par exemple, entre le fait que y ait maintenant deux grandes roues dans les Tuileries et juste une seule toute petite dans le cerveau des prochains candidats à la présidence de la République.

LE COMPLAINTI­STE

Il se plaint que y a des complots, mais quand on lui demande en quoi ils consistent au juste, il peine à trouver des cas particulie­rs, et vous regarde avec l’air niais (mais fixe) d’un attardé sexuel. Par exemple, il peut donner aucun exemple.

LE COMPLOUF

Il surfe tellement sur internet que finalement il se finit forcément à la nage, à chercher tout et n’importe quoi, et à en trouver tout autant. Par exemple, se méfie-t-on assez des selfies de chat ? Y a des chats, la nuit, ils se relèvent, ils imitent ton empreinte de pouce sur ton iPhone et ils se prennent en photo à poil en disant qu’ils sont toi.

LE COMPLOTINE­UR

Il ramasse des potins qu’il prend pour des infos, aussi vite et bien qu’un aspirateur Dyson ramasse la poussière de particules. Seul hic, ses sources : par exemple, une copine au yoga. Ou un ami vigile qui connaît un pote qu’a bossé dans la sécurité. Ou une corneille qui dit des trucs en morse sur son balcon.

LE COMPLHOMME

C’est vous, c’est moi, il croit que ce qu’il voit. Et il croit voir. Mais celui-ci, on l’adore ! (Euh, on les adore pas tous ?)

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