Identité, immigration… Ce qu’il promet
Nicolas Sarkozy avait promis des surprises. Sur la forme, au moins, il tient parole. Le BAT (bon à tirer) de « Tout pour la France », son nouveau livre, a été donné il y a seulement quinze jours. Sa sortie a fait l’objet d’un « office » spécial, destiné à protéger jusqu’au bout le secret, en dehors du circuit habituel de distribution des livres. Voilà pour la communication prévue pour occuper toute la semaine médiatique et galvaniser ses troupes réunies le 25 août pour son premier meeting de candidat à Châteaurenard. Après le bilan dans « la France pour la vie » en janvier dernier, voici donc le programme. Dans « Tout pour la France » (Plon), écrit entre la fin du printemps et la fin juillet, il définit cinq grands défis à affronter : vérité, identité, compétitivité, autorité et liberté. En 2007, Sarkozy préconisait déjà la « rupture ». Logiquement, après cinq ans passés à l’Elysée, il annonce une rupture encore plus radicale. Libérale, avec une durée du temps de travail renvoyée au référendum d’entreprise et la réduction des allocations chômage ; identitaire, avec la suspension du regroupement familial, l’instauration d’un « pacte d’assimilation » (et non plus d’intégration) pour les étrangers accueillis sur le territoire, et l’allongement de cinq à dix ans de la durée légale pour obtenir la nationalité française. Bref, rien de très nouveau dans les thématiques, qui lui sont habituelles. Mais il va, cette fois, beaucoup plus loin. Jamais l’ancien président n’avait fait à ce point le lien entre les maux de la société et l’échec de l’intégration, entre identité et immigration. Il fait le pari que, dans le contexte des attentats terroristes, ces sujets sont plus que jamais au coeur des préoccupations des Français, loin devant le chômage, comme l’indiquait un récent sondage Ifop. Et, sur ce terrain, il est convaincu d’être le plus crédible et le plus « lucide » des candidats de droite. Le seul qui tournerait « résolument le dos au déni, à la peur de la réalité, voire aux lâchetés ». Bien plus en tout cas qu’Alain Juppé et son objectif d’« identité heureuse » qu’il se fait un devoir d’étriller.