ILS SONT ARMÉS ET ILS LE DISENT
Alain Marsaud ne s’en cache pas : il lui arrive de plus en plus souvent de sortir avec son arme sur lui, un Colt M4. « En juillet dernier, j’ai retrouvé mon portail peint avec du sang animal et marqué d’inscriptions en arabe. J’ai décidé de prendre mes précautions. Je n’ai pas envie de finir égorgé comme les policiers de Magnanville », plaide l’ancien magistrat antiterroriste et député LR des Français de l’étranger. Alain Marsaud n’a pas le droit de porter cette arme au quotidien. En tant que viceprésident du club de tir de la police nationale, il a un permis de détention d’arme qui l’autorise seulement à se rendre à son club de tir habituel avec son fusil. « J’ai fait une déclaration auprès du préfet de police pour prévenir que je sortais parfois armé, mais cela ne m’y autorise nullement », reconnaît-il. Le sujet n’est plus tabou. De plus en plus de personnalités du monde judiciaire ou politique en parlent désormais ouvertement. A l’image de Michel Charasse, qui n’hésite pas à exhiber l’arme enfermée dans le coffre-fort de son bureau au Conseil constitutionnel. Pour ses défenseurs, le port d’arme est une alternative à l’emploi d’un garde du corps. Xavier Bertrand, menacé après son élection à la tête de la région Nord-Pasde-Calais-Picardie, a fait une demande auprès du ministère de l’Intérieur pour que son chef adjoint de cabinet, ancien membre du service de protection des hautes personnalités, soit à nouveau autorisé à porter une arme pour le protéger. S’estimant également menacé, le député franco-israélien Meyer Habib s’apprête lui aussi à déposer une demande de permis de port d’arme… mais pour son propre compte.