L'Obs

LA VIE UN AN APRÈS LE BATACLAN

Ils étaient présents dans la salle de concert le soir des attentats. Avec ou sans leur conjoint(e). Comment ces couples ont-ils vécu, puis surmonté, l’horreur? Nous les avons rencontrés

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C’était il y a un an. Adrien et Valentina, en couple depuis six mois, étaient au concert des Eagles of Death Metal au Bataclan, la nuit des attentats. Dans la salle, il y avait aussi Benjamin et Julie, qui se retrouvaie­nt pour la première fois via une appli de rencontre, Romain, qui entamait une relation. Et Sophie, amoureuse d’un ami, mais qui n’osait pas le lui avouer. Jérémy, lui, était dans la fosse, pas Nawal, qui travaillai­t ce soir-là… Benoît était venu sans Claire. Comment l’horreur a-t-elle bousculé, nourri, révélé ou pulvérisé le lien qui unissait ces amoureux ? Comment le Bataclan a-t-il changé la trajectoir­e de leurs histoires ? Récits.

NAWAL ET JÉRÉMY “Tu m’as sauvé ce soir-là ”

Quand Nawal insiste pour qu’il fasse la vaisselle, Jérémy a sa réplique fétiche : « Je ne peux pas. Tu sais, je suis un rescapé du Bataclan. » Ça les amuse, et c’est un peu plus qu’une politesse, la condition même de leur histoire. Rire du pire. Le soir du 13 novembre déjà, alors que Jérémy était caché dans la salle, Nawal, en totale angoisse, lui envoyait des blagues par SMS. Il a senti le temps raccourcir grâce à elle.

On les retrouve devant un croissant jambon-fromage. Elle a 25 ans, il en a 27, ils sont beaux. Elle, brune aux traits parfaits, vêtements choisis – elle tient un blog de mode vintage. Lui, hipster aux yeux verts. Tous deux journalist­es à BFMTV où ils se sont rencontrés. Impossible d’imaginer le poids que porte le couple. « Tu te dis “Je t’aime” toutes les vingt secondes. Et puis aussi des trucs hyperclich­é, “Promets-moi de ne jamais mourir”, comme dans les séries télé », dit-il. « Ahaha, non, je n’ai pas dit ça quand même, nuance-t-elle. Je crois que j’ai placé un petit “Ne meurs pas stp.” » Nawal, légère et profonde, a toujours l’air de lui dire : « Arrête deux secondes avec ton Bataclan. » Jérémy accepte ces rappels à l’ordre parce qu’ils sont salvateurs. Il dit d’ailleurs qu’elle l’a sauvé plusieurs fois. D’abord avec un texto. A 21h46, la jeune femme prévient son compagnon : « Il y a des fusillades à République, j’espère que tu es loin. »

Quand Jérémy entend les premiers coups de feu, il sait donc qu’il ne s’agit pas de pétards. Il monte sur scène se cacher derrière un ampli et un rideau avec le bassiste du groupe. « Tu m’as sauvé ce soir-là et tu continues de me sauver chaque jour. » Elle tique. « Si le terme “sauver” t’emmerde, disons alors que tu m’aides beaucoup. » Nawal tire son compagnon vers la lumière. C’est elle qui lui a dit de quitter les groupes secrets de rescapés sur Facebook. C’est aussi elle qui a senti le danger à accepter de nourrir tous les confrères. « Dès qu’il y avait une interview, je faisais la gueule, j’avais l’impression qu’il en disait trop. » Avec le temps, ils ont su trouver leur équilibre. Ils se sentent solides, plus que jamais. Fini les grosses engueulade­s sur fond de jalousie. Le Bataclan a clos le sujet.

A l’intérieur du bras de Jérémy, il y a un tatouage. Un squelette qui embrasse tendrement une jeune femme. « Cette image m’offre du répit, dit-il. J’ai fait ça au mois d’août à la suite d’une violente crise d’angoisse liée au Bataclan. C’est inspiré de “Kiss the Devil”, la chanson des Eagles of Death Metal [chanson pendant laquelle les terroriste­s ont commencé leur attaque, NDLR]. La femme, c’est Nawal et moi, je reviens des Enfers. » Orphée et Eurydice libérés de leur malédictio­n. Le tatouage a pourtant failli être différent. « Au début, il voulait se faire tatouer la date “13 novembre 2015”, raconte Nawal en riant. Rescapé du Bataclan, oui. Beauf, non ! » Chez le tatoueur, à la vue du dessin, le couple a eu comme un flash, il a revu ses retrouvail­les dans la nuit du 13 au 14 novembre. C’était dans le hall de leur rédaction, ils sont tombés dans les bras l’un de l’autre. En pleurs. Un an après, l’heure est aux projets : voyages, mariage (un jour) et recherche d’appartemen­t. « Un 3-pièces de 45 mètres carrés dans le 18e arrondisse­ment, avec un lave-vaisselle. » Baignoire appréciée. R. G.

ROMAIN “Un égoïsme hallucinan­t”

Dix jours après qu’il fut sorti du Bataclan, ayant été piétiné par une foule en panique au début de la fusillade, ayant cru mourir étouffé, ayant vu trente personnes tomber devant lui, ayant fait le mort sous un cadavre, ayant porté sur son épaule une jeune femme touchée à la jambe pour échapper à l’horreur, Romain s’est fait larguer. Jeanne n’y arrivait pas. « Qu’est-ce qu’elle m’a sorti, déjà, cette conne ? Des trucs du style “C’est trop lourd pour moi, je ne suis pas prête”. Tout un tas de conneries pour ne pas me dire directemen­t qu’elle n’avait pas envie d’un éclopé psychologi­que dans sa vie. »

Ils étaient ensemble depuis un peu moins d’un mois, mais Romain l’avait connue des années plus tôt, à Grenoble, quand ils étaient étudiants. Il la trouvait belle. Il raconte la rupture avec un sourire aux lèvres que n’abîme pas sa cigarette électroniq­ue. Il parle d’« un égoïsme hallucinan­t » tout en décryptant la décision de son ex. Leur relation était toute légère, une bulle de savon vite cassée par l’attentat. « Le côté récréatif en a pris un coup. » C’est un Romain couvert de sang qui est allé chercher Jeanne, le matin du 14 novembre, dans le 15e arrondisse­ment où elle avait dormi après une fête.

Quand elle l’a quitté, il ne l’a pas suppliée. Marion, une journalist­e, est venue l’interviewe­r. « La plupart de ses confrères étaient nerveux au téléphone, très pressés. Elle, non. » Il a trouvé sa voix apaisante. Il a aimé qu’elle le regarde sans pitié. Après être tombé sur une fuyarde, Romain ne voulait pas d’une « mère Teresa en mission de sauvetage ». Marion s’est révélée délicate. Elle ne cherchait pas à réparer un garçon cassé. Ils sont toujours ensemble. R. G.

ADRIEN ET VALENTINA “Nous avons choisi de vivre ce traumatism­e à deux”

Il a passé les affreuses minutes pièges dans le Bataclan à lui dire qu’il l’aimait. Deux amoureux couchés dans la fosse macabre, lui la protégeant de tout son corps, chuchotant des mots réconforta­nts. Ils s’en sont enfuis par miracle, en courant comme des fous tandis que les tireurs rechargeai­ent leurs armes. Adrien, 29 ans, fonctionna­ire territoria­l, et Valentina, 30 ans, webmaster, sortaient ensemble depuis six mois quand leur amour encore chrysalide s’est trouvé confronté à l’horreur. L’attentat aurait pu le faire exploser. Il l’a cimenté. Instantané­ment. La jeune femme blonde parle plus que lui, avec des mots émus : « La première chose à laquelle j’ai pensé en sortant du Bataclan était que je l’aimais. Rien d’autre n’était sûr. Tout le reste n’avait aucun sens. Mais ça, oui. Adrien n’a cessé de me répéter qu’il m’aimait alors qu’il était allongé sur moi, qu’on attendait la mort. Encore aujourd’hui cette pensée me donne le vertige. C’est une sensation inexplicab­le, une preuve d’amour impossible à oublier. Il était déjà quelqu’un sur qui je savais que je pouvais compter, mais depuis, il est plus que ça : il est mon pilier. »

Vivre un événement si grand a donné un coup d’accélérate­ur à leur histoire, mettant fin aux petits questionne­ments classiques des débuts amoureux. Est-ce le bon, la bonne ? « Avant, je me disais “Peut-être que c’est la femme de ma vie”, on a pas mal de points communs, on passe de bons moments, raconte Adrien. Après, le “peut-être” ne faisait plus partie de l’équation : c’était une évidence. » De Valentina, le jeune homme connaissai­t déjà la force de caractère. Il lui a décou-

BENJAMIN ET JULIE, C’EST L’HISTOIRE D’UN RENDEZ-VOUS UN PEU FOIREUX, QUI AURAIT PU DURER LE TEMPS D’UN CONCERT, MAIS DES TERRORISTE­S LES ONT COLLÉS L’UN À L’AUTRE.

vert des qualités d’empathie, de psychologi­e, d’écoute. « On s’est beaucoup parlé. Il fallait “vomir” tout ce qui encombrait notre cerveau, remettre de l’ordre dans nos idées. C’est ça qui nous a unis : nous avons choisi de vivre ce traumatism­e à deux », estime Valentina. Un équilibre délicat : savoir se confier tout en réservant des éléments au psychiatre, pour protéger l’autre. Avoir traversé cette épreuve ensemble les a profondéme­nt aidés. « Certaines choses ne peuvent être comprises que par ceux qui les ont vécues, explique Valentina. J’ai toujours une petite angoisse que l’on me pose des questions sur ce qui s’est passé. Si Adrien est présent, il le voit d’un regard et peut prendre le relais. »

Leur couple a fait cocon. Avec beaucoup de tendresse pour l’autre, à le voir combattre vaillammen­t ses démons. Le corps-à-corps intime, lui, est vite revenu. « Nous avons rapidement ressenti le besoin de nous sentir vivants, de savoir que le plaisir existait encore, que ces monstres ne nous avaient pas tout volé », poursuit la jeune femme. Aujourd’hui, Adrien et Valentina s’apprêtent à emménager ensemble, dans le Sud, loin de Paris et ses ombres. « Nous parlons mariage et tout ce qui va avec, se réjouit-elle. Je me rappelle chaque jour que j’ai failli perdre l’homme de ma vie mais par miracle, il est encore là, je suis encore là. Je vais continuer à l’aimer de toutes mes forces. » Pour lui, l’expérience du 13 novembre a parlé : « Aujourd’hui, je sais que je suis prêt à tout pour elle. » C. D.

BENJAMIN ET JULIE “On a eu comme un coup d’accélérate­ur”

Benjamin et Julie, c’est l’histoire d’un rendez-vous un peu foireux. Une histoire qui aurait pu durer le temps d’un concert, mais des terroriste­s les ont collés l’un à l’autre. Le soir du 13 novembre, quand ils arrivent au Bataclan, ils ne se connaissen­t pas et nourrissen­t pourtant l’espoir de devenir un couple, peut-être. Ils sont en rendez-vous Happn, cette applicatio­n qui permet de géolocalis­er des célibatair­es et de les rencontrer. C’est la génération qu’on dit « Y », celle qui a un portable greffé à la main.

Leur relation virtuelle a commencé par deux semaines de messages. Le courant passait bien, ils se plaisaient. Benjamin, ingénieur du son, avait deux places pour ce concert. « Comme c’était l’anniversai­re de Julie, je me suis dit : “Tiens, je vais lui faire la surprise” », raconte, une tasse de café à la main, le jeune homme blond aux cheveux en bataille. Il parle très calmement, a des airs de Petit Prince devenu adulte, les mêmes yeux bleus lumineux. Avant les premiers tirs, la soirée était sympathiqu­e, mais Benjamin ne ressentait qu’une attirance modérée

QUAND LA MORT VIENT DE VOUS FRÔLER, UNE DÉCLARATIO­N N’A PLUS RIEN D’INSURMONTA­BLE… LE GARÇON N’EST PAS LIBRE, MAIS SE DÉCIDE VITE. IL CHOISIT SOPHIE, LA FAN DE COMICS ET DE CINÉMA.

pour Julie. « Il n’y avait pas vraiment d’ambiguïté entre nous. Un concert de rock, en plus, ça désérotise un rendez-vous, je trouve. » Il est 21h50 et les terroriste­s ont commencé à tirer sur les spectateur­s. Benjamin et Julie, qui se sont installés à l’étage pour bien voir, ne vont plus se lâcher. L’attentat les fait couple. « On s’est tenus par la main tout le temps pour ne pas se perdre. Je me sentais responsabl­e d’elle. » Ils essaient d’abord de descendre, mais en bas de l’escalier, les gens se piétinent. Ils se réfugient dans les toilettes où Julie, terrorisée, se met à sangloter. Benjamin a peur qu’ils se fassent repérer. Séparé de la mère de ses enfants, il pense à sa fille de 5 ans, à son petit garçon qui va naître. Son sort est lié à celui de Julie. Si elle meurt, il sait qu’il mourra sûrement aussi. Alors il prend soin d’elle, lui fait mettre sa main devant sa bouche pour qu’elle ne crie pas et trouve des moyens pour la distraire. Il improvise une bataille de pouces, lui dit de respirer, la berce de mots rassurants. « On va sortir et tu me paieras un resto, d’accord ? » De fait, ils sortent, libérés par le Raid. Les parents de Benjamin viennent les chercher. « Même eux l’ont rencontrée le premier soir. On a eu comme un accélérate­ur de relation. » Après cette soirée, la soudure n’a pas lâché. Leur lien était à la fois très fort et artificiel. Pendant deux mois, ils ont tout fait ensemble. « Le jour, on va porter plainte au commissari­at, on s’occupe de l’administra­tif, on boit des cafés. La nuit, on fait la fête. Et puis l’amour aussi. Beaucoup. Tout le temps. » Ils sont amoureux ? Le Bataclan les y oblige. « Les sentiments sont tellement exacerbés que tu sais pas où les mettre », se souvient Benjamin. Julie s’accroche à lui, elle veut lui présenter sa mère qui lui est très redevable. Benjamin, lui, est ailleurs. Il a repris le travail où des collègues le prennent dans leurs bras, désolés de ce qui s’est passé. Ça l’agace. Benjamin veut s’éloigner du Bataclan, alors il s’éloigne de Julie. « Elle me rappelait trop ce truc-là. » Ils se voient de moins en moins, et en février, c’est vraiment fini. Julie supprime Benjamin de ses amis Facebook. R. G.

SOPHIE ET C “Je lui ai avoué que j’étais folle de lui”

Elle lui a fait sa déclaratio­n depuis son lit d’hôpital, le mardi suivant les attentats. Il était venu lui rendre visite, estomaqué d’avoir failli perdre cette précieuse amie qu’il connaissai­t depuis quelques mois. Dans le coaltar désinhiban­t des médicament­s, alors qu’elle vient d’être opérée de sa jambe blessée par balle, Sophie balance tout : « Je lui ai avoué que j’étais folle de lui, et que ça ne pouvait plus durer », raconte cette gestionnai­re de planning. Quand la mort vient de vous frôler, une déclaratio­n n’a plus rien d’insurmonta­ble... Le garçon n’est pas libre, mais se décide vite. Il choisit Sophie, la fan de comics et de cinéma, Sophie la joyeuse. Voir cet amour rêvé se concrétise­r va beaucoup l’aider. Car Sophie, 32 ans, est désormais une jeune femme blessée. Son corps souffre, sa tête aussi. La reconstruc­tion physique et, plus longue encore, psychologi­que, est un parcours semé d’embûches, fait de grandes victoires et de petites rechutes. « Il fallait essayer de construire une histoire amoureuse sans tout articuler autour de ce qui m’était arrivé, alors même que ma vie était scandée par les visites des infirmiers, les séances de kiné, les rendez-vous chez le psy… » Surtout, elle doit repousser loin ces doutes qui la plombent. « Il m’arrive de lui demander s’il est avec moi par pitié. Il dit qu’il est là par envie. Je lui ai déjà dit que si c’était trop pour lui, il

pouvait partir. » C. n’est pas parti, bien au contraire. Les deux amoureux sont en train de s’installer ensemble avec Diana, le petit chat joueur que Sophie a adopté il y a quelques mois. La jeune femme peine à accepter les cicatrices de sa jambe. Il les a découverte­s avec elle, tout au long de sa guérison. « Il est arrivé que je regarde ma jambe et me mette à pleurer. Alors, il fait un bisou dessus. Ça m’aide, mais ça reste mon corps, ma solitude à moi. » Lui voit son joli visage, et les compliment­s qu’il lui fait ont plus de saveur que d’autres autrefois. Quand, chaque jour au coucher, des souvenirs du 13 dansent dans sa tête, Sophie se blottit contre son amoureux. « Je me serre, et le sentir à mes côtés est d’un grand réconfort. Cet amour m’a sauvée. » C. D. Il existe un joli verbe en anglais pour décrire ce qu’ont fait Benoît et Claire : to elope. Traduction : « s’enfuir avec quelqu’un pour l’épouser ». Un mariage juste à deux, loin de chez soi, sans la famille et les amis. « On a été à Las Vegas se faire marier par un sosie d’Elvis Presley », raconte Benoît, garçon fluet devant son burger-frites. Leur témoin, c’était leur photograph­e. Tous les trois, ils ont dansé et chanté avec Elvis, dans cette chapelle vegassienn­e.

Le 13 novembre, dans la fosse du Bataclan, Benoît a fermé les yeux pendant deux heures. Couché au sol, écrasant une inconnue, il était persuadé qu’il ne ressortira­it pas vivant. Terrorisé, le nez plein de l’odeur du sang et de la poudre, Benoît a pensé à celle qu’il appelle « la femme de sa vie. » « Je me disais : “Bah quand même, c’est con, un couple brisé à ce stade.” » Un peu avant le concert, Claire lui avait envoyé une photo de leur salle de bains en travaux. « C’était un gros sujet domestique. » Pendant toute la durée de l’attaque, Benoît a senti son portable s’exciter dans sa poche, sans y toucher de peur d’être repéré. C’était (beaucoup) elle, Claire, qui était chez eux et qui avait peur.

Se seraient-ils mariés sans le Bataclan? Oui, avant déjà, c’était un projet qu’ils portaient depuis plus d’un an sans le concrétise­r. De ce genre d’idées dont on se dit : « Oh... On a toute la vie devant nous. » Ils ont pris leurs billets d’avion pour Las Vegas deux mois après l’attentat. Depuis le 13 novembre, ils se disputent moins, mais ne sortent presque plus. Elle est allée au cinéma une fois. Lui s’en sent incapable, ne va plus jamais boire de verres en terrasse. Encore moins question d’aller à un concert. Leur appartemen­t est devenu leur terre d’asile, celle où ils réfléchiss­ent à avoir un enfant tout en s’interrogea­nt : est-ce bien sérieux, dans ce monde-là ?

BENOÎT “Je me disais, c’est con un couple brisé, à ce stade”

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Sophie, gravement blessée à la jambe.
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Valentina et Adrien.
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