APPRÉCIER LE RISQUE
Les marchés sont instables, mais placer une part raisonnable de son pécule en Bourse n’est pas déraisonnable! Notre méthode…
Réputé performant sur une longue période, le placement en actions n’est pas une sinécure pour les épargnants. Il faut avoir les nerfs solides et ne pas craquer… au moindre krach. « Nous sommes dans une période où les incertitudes, la complexité et la volatilité pèsent sur les marchés. Ces tensions risquent d’être fortes en 2017 », avertit Alessandra Gaudio, directrice des investissements de la société de gestion de Swiss Life Banque Privée. « Début 2016, la baisse du pétrole et dans son sillage de toutes les matières premières, le ralentissement de l’économie chinoise et la fragilité des devises avaient rendu nerveux les opérateurs », rappelle Fabrice de Cholet, président du groupe Cholet Dupont. Après de fortes turbulences, les marchés ont retrouvé leur calme. Mais les nombreux événements qui se profilent pourraient changer la donne. Outre la réaction à l’élection présidentielle américaine, les marchés vont intégrer dans leurs cours « le relèvement graduel des taux d’intérêt américains par la Réserve fédérale sur les douze prochains mois », précise un bulletin de JP Morgan Asset Management. Malgré de nouvelles secousses en perspective, consacrer une partie raisonnable de son pécule en Bourse n’a rien de déraisonnable car c’est là que les chances de booster son épargne sont les plus élevées. Néanmoins, il faut y placer des sommes dont on n’a pas besoin pendant au moins cinq ans, histoire de lisser les à-coups et de récolter les fruits d’une tendance longue et haussière. Contrairement à 2015, l’année boursière 2016 n’aura pas été fameuse, notamment en Europe. Entre le 1er janvier et le 1er novembre, l’indice Euro Stoxx 50 a reculé de 5,70% (hors dividendes réinvestis), le MSCI Europe Mid Cap (valeurs moyennes) a abandonné 8,02%, et le CAC 40, actuellement autour de 4 500 points, est en repli de 3,60%. Certains professionnels croient pourtant au potentiel des valeurs européennes et affirment notamment que le CAC 40 pourrait se redresser. Chez Lazard Frères Gestion, on prévoit, pour fin 2017, un CAC à 5 250 points. « En réintégrant les dividendes, cela ajoute 3,2% de hausse supplémentaire », précise Régis Bégué, associé gérant et directeur de la gestion actions dans cet établissement financier. Pourquoi un tel optimisme alors que certaines interrogations demeurent? Les conditions de mise en oeuvre (brutales ou pas) du Brexit ne sont pas encore définies, et la croissance économique est hésitante. « Même si les valeurs sont un peu élevées, on peut espérer des progressions, d’ailleurs les résultats de nombreuses sociétés sont en hausse », indique Jean-Jacques Friedmann, directeur des investissements chez VEGA IM. Anticipant une remontée des taux, certains envisagent de miser sur les titres des banques et établissements financiers. « Il existe aujourd’hui une fenêtre d’entrée sur les marchés », affirme Fabrice de Cholet. Les deux meilleurs cadres pour loger ces investissements boursiers sont le plan d’épargne en actions (PEA) et l’assurance-vie car ils offrent une fiscalité attrayante en cas de gains.