SON EMBARRAS SUR L’AFFAIRE TAPIE
Christine Lagarde sera jugée par la Cour de Justice de la République à partir du 12 décembre pour avoir décidé, alors qu’elle était ministre de l’Economie de Nicolas Sarkozy, de l’arbitrage qui a rapporté 403 millions d’euros à Bernard Tapie. Allez-vous pendant le procès vous mettre en congé du FMI ? Oui. [Silence.] Le soir et la nuit, je regarderai mes e-mails et je répondrai aux urgences. Il ne faut pas imaginer que je me mets en apesanteur de l’économie mondiale. Je vais faire ce que je ferais si j’étais en vacances. Dans cette affaire, y a-t-il des choses que vous avez dites ou faites que vous ne referiez pas si la situation se présentait ? Je réserve ce dialogue-là aux magistrats. N’avez-vous pas le sentiment d’avoir été « jouée » ? Je le saurai au terme de l’instruction du dossier correctionnel concernant tous ces messieurs. [Il s’agit du dossier pénal pour « escroquerie en bande organisée » et « détournement de fonds publics » dans lequel sont mis en examen Bernard Tapie, son avocat Maurice Lantourne, le juge arbitre Pierre Estoup et l’ex-directeur de cabinet à Bercy Stéphane Richard, actuel PDG d’Orange, NDLR]. Dans quel état d’esprit abordezvous ce procès pour « négligence » ? Mes avocats trouveront les moyens juridiques de faire face à cette situation étrange. En cas de condamnation, que ferez-vous vis-à-vis du FMI ? On verra en temps utile. Je rappelle que le conseil d’administration du Fonds, depuis cinq ans et demi, m’a constamment renouvelé sa confiance. Au cours de l’instruction, Claude Guéant, secrétaire général de l’Elysée sous Sarkozy, vous a beaucoup chargée… [Long silence, sourire tendu.] Il n’y a pas beaucoup de femmes dans cette affaire, je constate.