Les raccourcis vers l’emploi
S’insérer sans s’éterniser à l’université : le choix des filières courtes est souvent gagnant
Chacun de nos diplômés reçoit plusieurs offres », explique Jean-Michel Briand, proviseur du lycée Gustave-Eiffel de Bordeaux, à propos notamment de ses étudiants en BTS électrotechnique. Les écoles prestigieuses n’ont pas, comme on l’imagine parfois, le monopole de l’accès facile à l’emploi. A seulement bac+2, de nombreuses spécialités de BTS ont en effet ce privilège. Un diplôme qui se prépare dans les lycées, avec des promotions ne dépassant parfois pas la taille d’une classe de terminale. Ils mènent à plus 80 professions très variées, des aménagements paysagers à la logistique, de la production agricole à l’édition en passant par la géologie, la communication, l’informatique ou encore la comptabilité. Métiers pour la plupart en manque de techniciens. « Nous avons un déficit chronique de candidats », assure Michel Bouffard, responsable chez Manpower. « De nombreux jeunes préfèrent poursuivre leurs études pour obtenir un bac+5, alors que les besoins sont importants », explique Christophe Chupin, directeur du cabinet de recrutement Page personnel, à Nantes. En effet, de nombreux secteurs industriels, comme l’aéronautique ou l’automobile, sont à la recherche de techniciens. C’est également vrai dans la comptabilité, la gestion ou encore pour des postes de commerciaux. Attention néanmoins, quelques spécialités autour du graphisme notamment ne sont pas porteuses, sauf dans les lycées les plus prestigieux. Et gare à certains établissements où le taux de réussite est faible et la scolarité, coûteuse.
Quant aux DUT, préparant eux aussi à un métier en deux ans, ils sont désormais une sorte de prépa, car 90 % des diplômés poursuivent leurs études. Et les parcours menant à une école d’ingénieur ou de commerce ne sont pas rares. Les promos sont à taille humaine et l’encadrement, rapproché. Organisés en contrôle continu, les DUT offrent une scolarité dense mais concrète. « A un coût plus que modeste, les étudiants ont accès à une formation de grande qualité, dispensée par des enseignants-chercheurs et des intervenants du monde de l’entreprise », souligne Sylviane Liotenberg, maître de conférences à l’université Paris-Sud. Avec, là encore, de belles pépites à débusquer. Les filières industrielles sont en général plus accessibles. Et pour cause, les candidats ne s’y bousculent pas, par méconnaissance. Même désamour pour la filière de statistique et informatique décisionnelle, qui forme pourtant des statisticiens et des data managers si appréciés par les recruteurs. A étudier…