La mode pour tous par Sophie Fontanel
Votre serviteuse doit l’avouer : elle n’aime pas s’endimancher. La période des fêtes lui donne envie de fuir. Hélas, même au bout du monde, les gens s’empapillotent. On ne peut zapper le sujet. Prenons-le à bras-le-corps. Le souci, avec le fait de s’endimancher, c’est que c’est si facile de se foirer. Le mythe comme quoi dès qu’on fait un effort, on est plus chic, ah ah, est une connerie monumentale. « Bien porter l’habit » n’est pas une grâce universelle. Qui n’est pas habitué à s’endimancher s’endimanche sans mesure. Par exemple, se maquille trop, si c’est une femme. Et met trop de gel dans ses cheveux, si c’est un homme. S’endimancher, si on est peu habitué à le faire, revient à se déguiser. Voilà pourquoi la soirée à thème a tant de succès : on se vautre, mais en quelque sorte avec un aval et tous dans le même bain. Ça a ses limites : tout le monde n’a pas un Nouvel An à thème « Ski, Sex and Fun » sous le coude. Le ticket de remonte-pente accroché à la blouse à paillettes ne va pas suffire pour juste une soirée de fête. En conséquence, voici ma martingale, disons, pour le 31 : choisissez la tenue que vous voulez, y compris un truc à paillettes, voire en panne de velours ou à pompons. Et portez-le chez vous la veille du 31. Faites la cuisine avec, par exemple. Faites l’amour avec. Regardez comme ça vit, ce machin. Vous allez peut-être réaliser que ce serait mieux avec moins de talons. Ou avec un grand gilet. Ou sans collier. Vous me prenez pour une folle ? J’en suis une, comme tous les gens de la mode. Mais « fête » l’essai, au moins cette année. J’appelle ça « se mettre sur son trente ». Si ça ne tenait qu’à moi, je conseillerais aussi, le 30, une cuite carabinée pour avoir vraiment un look Studio 54 le lendemain. La mine défaite
mine des fêtes, faites-moi confiance. Et toute la « cuculisation » de la fin d’année, pour causer comme Witold Gombrowicz (ici, énorme câlin culturel vers Jérôme Garcin), va se transformer en génie pur. Si.