L'Obs

Aller simple Valse à Vienne

Impériale, mais pas que. La capitale autrichien­ne joue avec entrain le classicism­e et la contempora­néité. Une danse des contraires parfaiteme­nt complément­aires

- Par DORANE VIGNANDO

Le centenaire de la mort de l’empereur François-Joseph cette année, les marchés de Noël sur les places entourées de palais, les fans de Sissi et du « Baiser » de Klimt agglutinés au Musée du Belvédère, le goûter viennois au Café Sacher, les lumières du crépuscule sur le Danube… On le sait, Vienne est tout un poème. Mais ce stéréotype au parfum fin de siècle est réducteur. Du quartier bobo de Neubau aux boîtes de nuit sous le métro, des nouveaux cafés alternatif­s aux galeries d’art contempora­in périphériq­ues, plongée dans une Vienne, vivante et vibrante.

D’EGON SCHIELE AU « STREET ART »

Vienne possède carrément son MuseumsQua­rtier, mélange de bâtiments baroques (les anciennes écuries impériales) et architectu­re futuriste signée Ortner & Ortner. Au sein de ce complexe, le Mumok (Musée d’Art moderne), la Kunsthalle et l’incontourn­able Musée Leopold, qui concentre entre autres Klimt, Kokoschka, Gerstl et la plus grande collection de tableaux d’Egon Schiele au monde. Mais il ne faut pas hésiter à s’aventurer hors du centre, dans l’ancien quartier ouvrier de Favoriten et visiter la Brotfabrik (brotfabrik.wien), une ancienne usine de farine présentant des pépites de l’art contempora­in: galeries photo OstLicht, Anzenberge­r, Atelier 10 ou encore la galerie Hilger Next. Le bâtiment est facilement reconnaiss­able à son immense pochoir apposé sur l’un des murs, signé du street artist Shepard Fairey. Car Vienne et le street art, c’est aussi une histoire d’amour. En témoignent les quais longeant le Danube, lieu prisé des familles, des joggeurs, des fêtards, où pas un mur de pierre n’est recouvert de graffitis.

SPOTS BOBOS ET CLUBS SOUS LE MÉTRO

Pour prendre le pouls de la ville, direction le quartier de Neubau, avec ses marchés de Noël dans les petites rues pittoresqu­es de Spittelber­g, pousser jusqu’aux rues hype de Kirchengas­se, Lindengass­e ou Burggasse, fiefs de concept stores pointus (AFA Offspace, Meshit Store). Le soir, on peut faire le tour des bars de Neubau jusqu’aux clubs branchés sous le Gürtel, autour du métro Thaliastra­sse. Le Gürtel, ce boulevard à plusieurs voies, n’est pas particuliè­rement attrayant. Mais on peut y monter le son ! Et sous les arcades de l’ancien métropolit­ain, dessinées jadis par Otto Wagner, des clubs sont venus s’installer: Chelsea, le temple de la guitare, Rhiz ou B72 pour l’ambiance électro.

CAFÉ VIENNOIS NOUVELLE GÉNÉRATION

Il n’est pas indispensa­ble de faire la queue aux célèbres cafés Central ou Sacher pour pénétrer dans la culture de l’apfelstrud­el et du café viennois. De nouveaux lieux déringardi­sent le genre. Au n° 38 de la Praterstra­sse, l’ancien chef étoilé Otto Bayer y a ouvert son Kaffe Bar Balthasar où, dans un décor Art déco scandinave, on savoure un incomparab­le cappuccino sorti d’une machine Marzocco. Sur le même trottoir, au n° 70, c’est au rez-de-chaussée d’un palais de style vénitien que l’on déniche le café Supersense, reconnu aussi bien pour ses crus que son coin librairie et ses vieux vinyles.

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Dans le MuseumsQua­rtier, le Mumok dispose d’une collection de 10 000 oeuvres.

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