L’ALLOCATION CHÔMAGE POUR TOUS
Oubliez l’assurance-chômage. Emmanuel Macron propose un nouveau système : le « droit universel à la mobilité professionnelle ». Puisque la frontière s’estompe entre le salariat et le travail indépendant, puisque les autoentrepreneurs, commerçants, artisans, free-lance sont encore plus vulnérables aux retournements de conjoncture que les salariés, il faut pouvoir leur assurer aussi une protection. De même un ouvrier, employé, cadre en poste, qui veut se former à un nouveau métier sans attendre que le sien disparaisse, doit pouvoir bénéficier du chômage après une simple démission (à condition d’avoir travaillé cinq ans).
Pour que ce nouveau « droit universel », forcément plus coûteux, ne soit pas financé par les cotisations des seuls salariés, Macron propose de basculer dans un nouveau système : fini les cotisations chômage (2,4% du salaire brut pour les employés), qui seraient remplacées par une hausse de l’impôt, en l’occurrence la CSG, supporté par tous les types de revenus (y compris capital et retraites). Autre piste : baisser le plafond des allocations chômage, le plus élevé d’Europe (7 237 euros par mois) pour pouvoir couvrir davantage de bénéficiaires.
Le changement est plus radical qu’il n’y paraît. La France passerait d’un système « assurantiel » où seuls ceux qui cotisent sont couverts, à un système « assistanciel » : toute la population est protégée, via l’impôt. L’Unedic, association entre les partenaires sociaux, serait de fait nationalisée.
Contrepartie pour les chômeurs : davantage de contrôle, d’exigence de recherche d’emploi et de formation. « Au bout d’un certain temps de chômage, qui ne se forme pas n’est pas indemnisé. Et à l’issue de la formation, qui n’accepte pas une offre d’emploi raisonnable n’est plus indemnisé », écrit Macron dans son livre « Révolution ».
Le risque ? Que le système profite à plus d’actifs mais soit beaucoup moins protecteur pour les salariés qui en bénéficient déjà.