L'Obs

Pourquoi lui ? Paul Szczerba, créateur de Balibaris

En imaginant une mode accessible, le créateur de la marque masculine Balibaris cartonne. Et séduit les trentenair­es du petit écran, Mouloud Achour et Jean Imbert en tête

- Par SÉVERINE DE SMET

QUI EST-IL ?

C’est un beau roman, une belle histoire. Rare même. A peine sorti de l’école, Paul Szczerba (prononcez « Cherba ») monte une petite start-up en deux, trois clics, qui, quelques années plus tard, devient une marque de mode reconnue. Ce garçon « normal », modeste, pas modeux pour un sou est un trentenair­e qui vient en scooter chaque jour de la verte et forestière banlieue parisienne pour gagner la capitale et gérer sa marque, Balibaris. Le jeune père de famille, chemise sous pull à col rond, se montre enthousias­te face à la réussite de son « bébé ». A peine se dit-il surpris par l’ampleur qu’a prise Balibaris, grâce notamment en 2016 à l’entrée d’Experience­d Capital Partners (40%) au capital de la marque. Cette holding d’investisse­ment a été fondée il y a un an par Frédéric Biousse, Elie Kouby et Emmanuel Pradère, anciens dirigeants de Sandro, Maje et Claudie Pierlot (SMCP).

D’OÙ VIENT-IL ?

Ils ont flairé le bon oeil de Paul Szczerba, qui peut s’enorgueill­ir « de chiffres de croissance déments » (10 millions de chiffre d’affaires en 2016). Le Versaillai­s, pudique sur sa famille, dont on saura juste qu’elle n’a « aucun lien avec la mode », a su « observer et être à l’écoute des besoins des hommes ». « En 2010, je sortais juste d’HEC. J’avais l’idée de lancer ma propre boîte, avant de rejoindre le salariat, un peu ennuyeux à mes yeux. Et j’ai constaté que je ne trouvais pas de vêtements qui me plaisaient, bien coupés, à un prix juste et hors des grandes chaînes comme Zara, Gap ou Uniqlo. Pour démarrer, j’ai créé une petite ligne de cravates modernes, fines, vendues sur le Net. En trois mois, elle a cartonné, grâce notamment à la télévision, où on pouvait les voir sur Yann Barthès au “Petit Journal” de Canal +. » L’ex d’HEC réagit vite et étoffe rapidement ses cravates avec des accessoire­s masculins, puis quelques pièces de vestiaire.

QUE FAIT-IL ?

Balibaris, du nom du joueur d’échecs dans le film « Barry Lyndon », de Stanley Kubrick, favori du cinéphile Szczerba, fait dans l’efficace, le simple : un large choix de chemises, de pull-overs, un caban, un blouson, des costumes, des jeans et des chinos. « L’idée est de revisiter les classiques avec un twist actuel, mais en gardant un esprit de portabilit­é et d’utilité pour l’homme », explique celui qui essaie chaque pièce avant leur mise en vente. Une fois de plus, ça cartonne. Après une première boutique parisienne en 2012, la marque en compte cinq dans la capitale aujourd’hui et plus d’une dizaine en 2016, à Toulouse, Nantes, Bordeaux, Lille… Les clients raffolent de ce bon goût néoclassiq­ue, plein de bon sens, pile dans l’air du temps : Mouloud Achour, le chanteur Vianney, Laurent Lafitte, Jean Imbert ou JR font partie des VIP chouchous de la marque. 2017 s’annonce tout aussi intense pour Paul Szczerba. « Nous avons prévu des implantati­ons à l’étranger et nous étofferons notre équipe déjà forte de 90 personnes », confie le jeune entreprene­ur, qui, pour l’instant, ne se voit pas quitter son joli navire.

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