L'Obs

LA BANDE DE “BENOÎT”

- JULIEN MARTIN

« Je suis le seul ancien ministre à soutenir Benoît Hamon », disait tout sourire Philippe Martin, avant le début de la primaire de la gauche. L’éphémère ministre de l’Ecologie pouvait même se targuer d’un autre titre. Le Gersois était aussi l’un des deux seuls présidents de conseil départemen­tal à s’être rallié à lui, avec Stéphane Troussel, le patron de la Seine-Saint-Denis. Depuis qu’il est arrivé en tête du premier tour, Hamon a reçu des appuis de poids, tels ceux d’Arnaud Montebourg ou de Martine Aubry. Mais il le reconnaît lui-même dans notre interview : « L’appareil n’est pas avec moi. » Un comble pour l’apparatchi­k qu’il a longtemps été, lui qui présidait déjà le Mouvement des Jeunes Socialiste­s en 1993. De fait, son équipe de campagne est d’abord une somme de camarades devenus des copains. On y retrouve Régis Juanico (1), le député de la Loire qui lui a succédé à la tête du MJS en 1995, et Pascal Cherki (2), l’ex de l’Unef et actuel député de Paris, qui est aussi le parrain de sa première fille. Deux autres amis de longue date font partie du premier cercle, élus tous deux en Ile-deFrance : l’eurodéputé Guillaume Balas (3), rencontré chez les jeunes rocardiens, et le conseiller régional Roberto Romero (4), artisan du lien avec le mentor de la bande que fut Henri Emmanuelli. Une bande qui a parfois tangué, notamment lorsque son leader est devenu ministre de l’Education nationale de Manuel Valls, mais les cinq hommes n’ont jamais coupé les ponts. Pour son directeur de campagne, Hamon a fait un choix plus politique qu’intime, celui de Mathieu Hanotin, l’hyperactif député de Seine-Saint-Denis. L’équipée fleure bon la testostéro­ne, deux femmes seulement figurent au premier rang des soutiens : les députées Barbara Romagnan et Fanélie Carrey-Conte. Les sénateurs ne sont guère plus nombreux, il s’agit de Georges Labazée et Jean-Pierre Godefroy. Tous ont cependant le point commun d’être des frondeurs déterminés à devenir les piliers de la nouvelle majorité socialiste, et même gouverneme­ntale.

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