L’heure de la reprise
Dopé par le redémarrage de la construction, le bâtiment recrute de nouveau en masse, avec de belles perspectives de carrière
Dans la construction, les affaires repartent. Enfin ! Après plusieurs années bien moroses, le nombre de logements neufs est en forte hausse – +14% en 2016 –, et les voyants sont également au vert du côté de la commande publique. A lui seul, le coup d’envoi des travaux – pharaoniques – du métro Grand Paris express devrait entraîner la création de 15 000 à 20 000 emplois. Le BTP offre une palette des métiers variés. Ils s’exercent pour la plupart au pied des grues et des échafaudages, qu’il pleuve ou qu’il vente, mais aussi dans les bureaux d’études qui conçoivent et organisent les chantiers. Des aventures au long cours, mouvementées et rudes, dans lesquelles on s’embarque en équipe, avec la satisfaction de voir s’élever jour après jour un bâtiment ou un équipement qui laissera sa trace. A bac+2, la demande est soutenue dans de nombreux domaines, conducteurs de travaux, techniciens en génie climatique, en structure métallique, ou encore techniciens méthodes ou dessinateurs projeteurs, chef de projet. Et à bac+5, les jeunes ingénieurs et diplômés de masters universitaires – conducteurs de chantier, ingénieurs méthodes, chargés d’études, etc. – sont littéralement chassés, tant par les grands noms du domaine que par des PME.
Les promoteurs immobiliers recherchent quant à eux des chargés d’affaires capables de monter des projets de A à Z. « Cette année, 95% de la promo était embauchée avant même la remise de diplômes » constate Marie Bagieu, directrice des études à l’ESITC Caen, école d’ingénieur spécialisée. Même constat à l’ESTP. Les étudiants formés au BIM (building information modeling, ou « modélisation des données du bâtiment »), qui permet notamment de réaliser les maquettes numériques indispensables dans la gestion des grands projets, sont les chouchous du moment avec les spécialistes de l’écoconstruction et des matériaux numériques. Mais, pour les jeunes architectes, le soleil se fait attendre. « Les agences ne profitent pas encore de la reprise », explique Frédéric Rei, directeur senior de la division immobilier et construction de Page Personnel. Seuls les détenteurs d’une double casquette ingénieur-architecte – proposée par les Ecoles nationales supérieures d’Architecture de Toulouse et Lyon avec les écoles d’ingénieurs du réseau Insa, mais aussi entre Centrale Nantes et l’Ensa Nantes –, tirent leur épingle du jeu.