Le téléphone rouge
François Hollande ne tarit pas d’éloges sur Myriam El Khomri, dont il vante les mérites et le courage politique à chaque occasion. Récemment, à Bonneuil-sur-Marne, le président a loué l’e cacité et l’habileté de la ministre du Travail, qui a, dans le dossier de la discrimination à l’embauche, pointé du doigt les mauvais élèves français, tels Courtepaille et AccorHotels. Durant plus d’un an, dans la plus totale discrétion, la ministre a géré ce dossier ultrasensible avec la société Vigeo Eiris, présidée par l’ancienne patronne de la CFDT Nicole Notat. Sans la moindre fuite. El Khomri au tableau d’honneur ? « Elle a pris beaucoup de coups depuis la loi
travail, reconnaît le chef de l’Etat. Ce ne fut pas facile pour elle. Aujourd’hui, elle a le cuir épais. Elle en aura besoin pour les législatives de juin, à Paris. » François Hollande, tout comme Bertrand Delanoë, l’ancien maire de la capitale, mais aussi Daniel Vaillant, ancien ministre de l’Intérieur, soutient la campagne que mène Myriam El Khomri dans la 18e circonscription de Paris, fief historique des jospinistes. La ministre a vu surgir une candidate dissidente surprise, Caroline De Haas, égérie de Nuit debout, proche de Benoît Hamon et parrainée par Anne Hidalgo. Paradoxe : la « parachutée hamoniste » n’a pas le soutien de la section socialiste locale, laquelle a désigné Myriam El Khomri comme sa candidate. Chez Benoît Hamon, le mot d’ordre est TSM, « tout sauf Myriam ». « La 18e circonscription est le laboratoire de ce que peut devenir le PS dans les mois à venir, confie un collaborateur de François Hollande. Ce n’est pas seulement un siège de député que Myriam El Khomri doit remporter mais aussi un symbole, celui du refus de la corbynisation du PS [Jeremy Corbyn, chef du Parti travailliste britannique, a souhaité rompre avec le réformisme de son parti, NDLR].»