L'Obs

Pourquoi eux ?

C’est le nouveau duo d’architecte­s-décorateur­s qui affole le Tout-Paris. Couple à la ville comme au boulot, Hugo Sauzay et Charlotte de Tonnac insufflent dans les lieux qu’ils signent un modernisme néo-bohème et une simplicité smart

- Par DORANE VIGNANDO

Festen, le nouveau duo d’architecte­s

QUI SONT-ILS ?

Ils sont jeunes, beaux et talentueux. Ces deux-là, mèches rebelles pour lui, longue chevelure sombre pour elle, ont la photogénie de la dream team d’architecte­s, tête bien faite, tête bien pleine. Hugo Sauzay et Charlotte de Tonnac, duo de l’agence Festen, font partie de cette nouvelle génération repérée par les influenceu­rs du style. Ils signent une architectu­re d’intérieur épurée sans être minimale, mixant vintage et contempora­in avec une touche néobohème qui plaît : maison de 400 mètres carrés en bois au Cap-Ferret, villa en Corse, restaurant à Val-Thorens, bureaux à Londres, appartemen­ts parisiens… et surtout l’hôtel Le Pigalle à Paris, qui les a propulsés sous les feux de la rampe médiatico-lifestyle. Pour ce projet, le tandem a créé un univers inspiré de l’histoire sulfureuse du quartier, mêlant mobilier 1950, scandinave ou 1980, associé aux collabs piquantes de tout un collectif de créatifs, graphistes et photograph­es.

D’OÙ VIENNENT-ILS ?

Pourquoi « Festen »? « Pour l’idée du festin, du repas de famille. Nous trouvions que ce mot était fédérateur, facile à entendre et à écrire. Et nous avions aussi adoré le film “Festen”, de Thomas Vinterberg. » Elle est du Sud-Ouest, il est de Lyon, mais ils vivent tous deux depuis plus de dix ans à Paris. Ils se sont rencontrés sur les bancs de l’école d’archi et de design Camondo. Tout juste diplômés, en 2011, ils lancent leur agence: « Nous nous sommes dit: “Plutôt que d’être concurrent­s, travaillon­s ensemble”. » Et main dans la main avec les maîtres d’oeuvre et les artisans. A l’inverse d’une approche individuel­le et monostyle, le couple assume l’engagement de travailler de manière collective, sans ego démesuré, loin de l’architectu­re spectacle.

QUE FONT-ILS ?

« Une architectu­re d’intérieur simple, lisible avec un véritable respect du lieu d’origine. Nous ne faisons pas de faux décors, nous aimons travailler avec le réel, l’existant », expliquent-ils. Ce qu’apprécie l’entreprene­ur Valéry Grego, fondateur des Hôtels d’en Haut et propriétai­re de l’hôtel Le Pigalle, qui a récidivé en leur confiant la rénovation des Roches rouges, qui vient tout juste d’ouvrir ses portes à Saint-Raphaël, au pied de l’Esterel. Un établissem­ent mythique de la région, paquebot de béton blanc des années 1960 à fleur d’eau, aujourd’hui métamorpho­sé en cinq-étoiles de cinquante chambres avec vue époustoufl­ante sur la Méditerran­ée. Conservant le langage graphique de l’époque, le duo a quelque peu redessiné l’imposante façade moderniste, mais gardé le bassin d'eau de mer au-dessus des rochers. Et a habillé l’intérieur de murs en chaux, sol en pierre ocre, céramiques émaillées, tissus clairs, appliques Charlotte Perriand et lampes en terre cuite Guy Bareff. « Une sorte de vision fantasmée de la French Riviera de la fin des années 1950. » Avec toute la lumière du grand bleu qui vous mange les yeux.

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France