Le téléphone rouge
Le président, patron tout-puissant du parti La République en marche (REM)? Pas toujours. Pour les élections législatives à Paris, après avoir négocié secrètement le ralliement de Nathalie Kosciusko-Morizet, un temps pressentie pour entrer dans le gouvernement de transition, voire à Matignon, le chef de l’Etat avait demandé à ses lieutenants de ne pas opposer de candidat En Marche! à l’ancienne ministre de l’Environnement de Nicolas Sarkozy. Dans un premier temps, il avait même demandé à Gilles Le Gendre, le candidat REM dans la circonscription, de se retirer au profit de NKM, en vain. Motif de cette incartade de Richard Ferrand, le secrétaire général du parti devenu ministre de la Cohésion des territoires : éliminer une adversaire dangereuse pour la mairie de Paris, en 2020, et favoriser l’ascension de Benjamin Griveaux, ex-porte-parole de campagne, candidat presque déclaré à la succession d’Anne Hidalgo à l’Hôtel de Ville. Dans l’entourage de Nathalie Kosciusko-Morizet, on parle d’une « chasse à courre » tant elle est encerclée par une multitude d’ennemis (voir p. 44). Candidate o cielle des Républicains, elle doit a ronter Henri Guaino, mais aussi Jean-Pierre Lecoq, le très traditionnaliste maire du 6e arrondissement, qui a reçu le soutien de Rachida Dati. Une vengeance de l’ancienne garde des Sceaux, qui guignait la circonscription ? Cette ennemie jurée de NKM, proche de Guaino, participe à la campagne de Lecoq sur le terrain… Dans quelques jours, l’ex-candidate à la primaire de la droite va di user un tract dans toute la circonscription, « Silence, on tue », dans lequel elle évoque un complot macrono-sarkozyste. NKM se voit en victime des appareils, qui, selon une formule entendue sur les marchés, « n’aiment pas les femmes qui l’ouvrent ».