L'Obs

Aller simple Pyla-sur-Mer

Repris par les propriétai­res de la Co(o)rniche, l’hôtel Ha(a)ïtza vient de décrocher lui aussi ses 5 étoiles, avec en sus une étoile au Michelin pour son restaurant gastronomi­que

- Par CÉLINE CABOURG

Rêvez, nous ferons le reste », c’est devant une affiche publicitai­re que pose Louis Gaume, petit-fils du plus grand propriétai­re terrien du Pyla, celui-là même qui créa la station balnéaire dans les années 1920-1930 pour le plus grand bonheur des riches Bordelais qui venaient y passer leurs week-ends. C’est un peu cette ambiance vivante des années folles, celle de l’âge d’or de cette ville du bassin d’Arcachon qu’a voulu recréer le couple Téchoueyre­s en reprenant, sur les terres Gaumes, l’auberge basque Haïtza, fermée depuis 2002 et rebaptisée à leur façon, Ha(a)ïtza.

En 2010, alors que toute l’attention était fixée sur ceux d’en face, les Ferret-Capiens, bons sauvages qui ont su conserver un art de vivre naturellem­ent chic, le couple avait déjà fait de La Co(o)rniche, ancien relais de chasse, le premier cinq-étoiles du Bassin, dominant à 360° la dune du Pilat, le banc d’Arguin et le soleil couchant du Ferret… En voisin d’en face, Philippe Starck, incarnatio­n symbolique de cette simplicité très travaillée et ami du couple, s’était occupé de toute la déco, avec ces items qui font sa signature : carreaux de verre de couleur, mélange de murs blancs et bois clair, lieux ouverts sur l’extérieur, clins d’oeil malicieux nichés dans les objets.

Les heureux se frottaient les mains de pouvoir profiter d’apéros avec l’une des plus belles vues de l’Hexagone et les ronchons redoutaien­t l’arrivée d’une clientèle bling en talons compensés et microshort­s. Le pire ne s’est pas produit, et le couple a réussi le pari de redynamise­r cette partie du Pyla, y compris en hiver, où les gens ne s’aventuraie­nt que pour le surf, sur les plages océanes de la Salie, ou pour les soirées kitsch du Bal à Papa, la discothèqu­e mythique tenue par celui qu’on surnomme « le Gitan ».

C’est donc tout un environnem­ent luxueux que les Téchoueyre­s ont recréé : La Co(o)rniche, tout là-haut, et ce nouvel hôtel Ha(a)ïtza (dont seule la coquille externe a été conservée mais reliftée) plus familial, avec piscine couverte par mauvais temps, pâtisserie pour rappeler l’esprit d’antan : dune blanche à la crème légère ou Paris-Pyla… Et le Skiff Club, restaurant étoilé tenu par le chef Stéphane Carrade. Ce bout de terre, à trois minutes des plages du Bassin, à l’écart du centrevill­e d’Arcachon et de la charmante placette du Moulleau, était comme en friche. C’est devenu un petit bout de ville. A Ha(a)ïtza, l’ambiance est intimiste, les chambres petites (hormis cet appartemen­t au dernier étage). On déambule du lobby arty, fait de panneaux lumineux à messages imaginés par Lara Starck (la fille), au salon que Starck père, parfois vêtu d’un costume en wax, a voulu africain, avec une bibliothèq­ue à la Kipling et des clichés de Seydou Keïta. Piscine, spa, coiffeur, salle de fitness, toute la palette bien-être est à portée de tongs. On déjeune à la brasserie juste en face, elle aussi reprise et complèteme­nt redessinée, et on finit au Blockhaus façon surfeur en fin de journée pour grignoter des tapas ou à La Co(o)rniche pour contempler, avec un verre de rosé, et des huîtres de chez Joël Dupuch, le coucher du soleil.

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