Le directeur de l’OCDE veut “punir” la mondialisation
Insupportable ! Au fil des ans, l’Organisation de Coopération et de Développement économiques (OCDE) a mesuré l’évolution des inégalités de revenus et de patrimoine. Elles augmentaient avant la crise de 2008. Elles ont explosé depuis et se traduisent par un net recul de l’égalité des chances, en matière d’éducation, de santé, d’accès à l’information ou au marché du travail. Ces « inégalités d’opportunités », qui nourrissent les votes anti-système, menacent à terme la mondialisation et le libre-échange, voire la lutte contre le réchauffement climatique. « Pour
punir la mondialisation, on cherche des substituts », explique Angel
Gurría (photo), le secrétaire général de l’OCDE. Il a donc appelé les 35 Etats membres, réunis à Paris en conférence ministérielle, à travailler avec lui pour trouver des solutions en vue d’une « croissance
inclusive ». Celles-ci passent, selon lui, par un rééquilibrage du rapport de force entre les multinationales, notamment technologiques, et le
reste de l’économie. « Certains secteurs, certains pans de la population n’ont pas les moyens de prendre la vague de la mondialisation. Certains n’ont pas un travail qui leur permette d’en profiter, qui leur donne leur chance. C’est notamment vrai pour les petites et moyennes entreprises ou pour celles qui ont du mal à s’adapter. » Il ajoute : « L’OCDE est au coeur de cette bataille pour rééquilibrer les règles du jeu, en particulier sur le plan fiscal. Les multinationales savent qu’elles ont bénéficié d’une bonne période, mais que maintenant, c’est fini. Elles doivent payer ce qu’elles doivent aux Etats. »