LE PLAN SECRET DE “CAMBA”
Si Jean-Christophe Cambadélis (photo) promet de ne pas faire partie de la direction provisoire appelée à le remplacer à la tête du PS, il entend continuer à peser sur les débats. Afin de contrer les initiatives extérieures des amis d’Anne Hidalgo, de Benoît Hamon ou d’Arnaud Montebourg, les éléphants du parti se sont mis en branle dès le lendemain du second tour des élections législatives. Pour aboutir, samedi 24 juin, au vote d’une résolution limpide : « Nous nous situons clairement dans l’opposition au gouvernement d’Edouard Philippe. Nous ne voterons pas la confiance à ce gouvernement. » Il n’est pas dit qu’aucun parlementaire socialiste ne fera acte d’allégeance au gouvernement, mais cette ligne a été adoptée par 82% des voix du conseil national. « Pour moi, cette semaine restera historique, s’emballe Cambadélis. Ça y est, le PS a changé de centre de gravité. Il est dans l’opposition. Une opposition constructive certes, mais dans l’opposition ! » Les prochaines semaines ne seront pas moins décisives. Depuis l’annonce de sa démission, Cambadélis reçoit tour à tour les « 68 candidats » qui ont demandé à faire partie de la direction provisoire. Celle-ci sera soumise au vote lors d’un nouveau conseil national, le 8 juillet prochain. Le « parlement du parti » devra aussi avaliser le calendrier proposé. Comme l’année dernière, il est prévu à la rentrée qu’un simple séminaire à Paris remplace l’université d’été du PS, traditionnellement organisée le dernier week-end d’août à La Rochelle. La direction sortante table également sur un prochain congrès en février 2018. « Un congrès de transition, comme en 1969 à Alfortville, imagine Cambadélis. Pour fixer les grandes orientations et aboutir, deux ans plus tard, à un nouvel Epinay. » Un nouveau nom pour le parti – « Socialistes! » – est également à l’étude. Voire un nouveau siège, pour incarner une identité rénovée… et régler en même temps les problèmes de trésorerie !