À QUI PENSENT ILS ?
Macron guérit comme Saint Louis
Lors de sa visite à la population sinistrée de l’île de Saint-Martin, le président a multiplié les embrassades et les gestes de réconfort. Cette politique tactile rappelle les pouvoirs attribués aux rois de France depuis Clovis jusqu’à Louis XIV, souverains thaumaturges qui guérissaient les écrouelles (l’adénopathie cervicale tuberculeuse chronique) par imposition des mains. « Le roi te touche, Dieu te guérit », disait Saint Louis. Macron, lui, doit aussi débloquer des crédits…
Mélenchon désigne son Grouchy
« S’il avait retiré sa candidature, il serait aujourd’hui Premier ministre et moi président de la République. » Dans une interview à « la Provence », le conquérant insoumis a refait, encore une fois, le match de la présidentielle, attribuant sa défaite à l’absence de ralliement de Benoît Hamon. Comme Napoléon à Sainte-Hélène ressassant sa défaite de Waterloo (18 juin 1815), dont la responsabilité fut attribuée par l’ex-empereur au maréchal Grouchy et ses 33000 hommes qui tardèrent à arriver en renfort. En paraphrasant le Hugo des « Châtiments »: « Soudain, joyeux, il dit: “Hamon!” – C’était Macron. »
Blanquer enseigne comme Kant
Le ministre de l’Education a fait sensation en préconisant l’interdiction du téléphone portable dans les classes. « Nous devons trouver le moyen de protéger nos élèves de la dispersion occasionnée par les écrans et les téléphones », a-t-il expliqué. Il reprend ainsi les sages préceptes des pédagogues des Lumières. « Les enfants ne doivent être instruits que des choses qui conviennent à leur âge », dit Kant dans son « Traité de pédagogie » (1803). Et le philosophe ajoute: « Il est intolérable de voir un enfant vouloir suivre déjà toutes les modes, par exemple se faire friser, porter des bagues et même une tabatière. » Alors un téléphone, pensez donc…