LA RIPOSTE DES ARTISTES ANTICAPITALISTES
« La réappropriation successive de gra tis par des marques me conduit à les combattre », lance d’entrée Kidult. Ce gra eur parisien anonyme s’est fait connaître en repeignant – dans l’illégalité la plus totale – des devantures de boutiques de luxe (Louboutin, agnès b., Céline, Margiela…). L’épisode le plus marquant demeure sa bataille avec Marc Jacobs, dont il a tagué l’adresse londonienne d’un immense « ART ». Malicieuse, la marque édite la photo de sa devanture sur un tee-shirt portant l’inscription « Art by Marc Jacob$ », vendu… 686 dollars. Kidult réplique en taguant « 686 » sur sa boutique parisienne, et en commercialisant un tee-shirt reprenant ladite photo, soustitrée « Not art by Kidult ». Le gra eur le clame : « Le gra ti ne serait pas ce qu’il est sans le côté sauvage et illégal qui le caractérise. » Au rayon des engagés contre la marchandisation, on peut aussi citer Zevs. Surnommé « le Démon des marques », il a commencé en détournant des a ches publicitaires en apposant un point rouge sanguinolent au milieu du front des mannequins, tel un impact de balle. Il a ensuite découpé puis « kidnappé » une immense a che de l’égérie de Lavazza, réclamant 500 000 euros de rançon. La légende veut que la marque de café ait payé sous forme d’un mécénat au Palais de Tokyo. Ces actions visent à dénoncer « un monde de l’art qui se mélange avec les marchés financiers », expliquet-il dans le magazine « Artspace ». Au risque que le premier « perde son âme ».