Faites le mur
De Lisbonne à Berlin en passant par Bristol, trois destinations tendance pour se plonger dans le street art
LISBONNE, LA PLUS HYPE
Elue en 2016 meilleure ville de street art au monde par « The Guardian », Lisbonne profite depuis dix ans d’une municipalité qui a eu la bonne idée de faire de l’art urbain la discipline phare du renouveau de la capitale portugaise. Depuis, même les poubelles à verre, les parkings et les rues sont habillés par des artistes comme Ram, Mar ou Paulo Arraiano… et la calçada da Glória a été surnommée la Galeria de Arte urbana (GAU). De la bombe et des couleurs, il y en a partout dans la Ville blanche. Sur les tramways, façades d’usines, théâtres (Teatro Maria Vitória) ou immeubles habités. Les meilleurs spots : le quartier de la Mouraria, l’avenue Fontes Pereira de Melo (oeuvres d’Os Gêmeos, de Blu, Sam3, Ericil Cane) et les rues dont celle de Rodrigues Sampaio jusqu’au Jardim do Tabaco avec les fresques de Pixel Pancho (photo) ou Vhils, l’un des street artists portugais les plus cotés (il a sa propre galerie, baptisée Underdogs, qui propose des visites guidées dans la ville). La balade arty se poursuit du côté de l’Alcântara à la LX Factory (avec ses créateurs, ses start-up, ses bars branchés), jusqu’au Village Underground sous le pont du 25-Avril et ses containers décorés par des artistes. On dort où ? Au Lisboa Prata boutique-hôtel. A partir de 124 € la chambre. www.lpboutiquehotel.com
BRISTOL, LE PLUS “BANKSY-ABLE”
Ici est né le guérillero masqué de l’art urbain le plus célèbre de la planète: Banksy. C’est dire si la petite ville du sudouest de l’Angleterre attire les fans. A Bristol, les « blazes » (signatures à la bombe) rivalisent d’audace, dans le sillage de Banksy (photo) mais aussi d’autres pionniers comme Nick Walker, Inkie ou encore 3D, l’un des fondateurs du groupe de trip-hop Massive Attack. La cité n’est pas grande, mais les oeuvres immenses : dans le centre-ville autour de Nelson Street, ce sont des chefsd’oeuvre signés El Mac, Pixel Pancho et le célèbre « Hanging Man » de Banksy. Ce dernier a également « fait le mur » dans le quartier alternatif de Stokes Croft où son pochoir « Mild Mild West » avoisine le fameux « Breakdancing Jesus » de Cosmo Sarson. Les rues adjacentes regorgent d’autres pépites connues ou inconnues, à admirer jusqu’à Easton, le quartier indien, en passant par North Street, où a lieu chaque année en juillet l’Upfest, l’un des plus grands festivals de street art européens. On dort où ? A l’Hôtel du Vin, non loin de la rue du street art, Nelson Street. A partir de 142 € la chambre double. www.hotelduvin.com Et pour un tour organisé autour du street art : www.wherethewall.com/tours
BERLIN, LE PLUS HISTORIQUE
La capitale allemande n’est pas qu’un modèle économique. Depuis la chute du Mur (elle avait commencé un peu avant), elle est devenue un terrain de jeu de choix pour les artistes urbains les plus réputés. Graffitis, fresques, pochoirs, collages… la ville s’impose comme une immense galerie à ciel ouvert. Sauf que, gentrification oblige, de plus en plus d’oeuvres se voient recouvertes ou détruites au profit de bâtiments neufs pour bobos assagis. Néanmoins, un street pèlerinage demeure possible, surtout dans l’est de la ville. Dans le quartier branché de Friedrichshain, on admire les anciennes bâtisses industrielles sur la Simon-Dach Strasse et on s’arrête à RAW Tempel, friche accueillant bars, brocantes et graffitis. En redescendant vers la Spree, on se pose devant l’East Side Gallery, cette portion de 1,3 kilomètre du Mur recouverte d’oeuvres des plus grands noms. La balade se termine à Kreuzberg, sur l’autre rive, entre les Cuvrystrasse, Skalitzer Strasse et Mariannenstrasse, pour les peintures anticapitalistes de Blu, le « Jack Nicholson » de MTO (photo) et « l’Astronaute » de Victor Ash. On dort où ? Au Art’otel Berlin Mitte. A partir de 118 €. www.artotels.com