L'Obs

10 choses à savoir sur… Benjamin Lavernhe

Son éblouissan­te prestation dans “les Fourberies de Scapin” fait crouler la Comédie-Française sous les rires et les bravos

- JACQUES NERSON

SCAPIN

« Le Figaro » dit qu’il fait des étincelles, « le Monde » s’extasie sur son allure : pensionnai­re de la Maison de Molière depuis cinq ans, Benjamin Lavernhe a franchi un cap avec le Scapin mis en scène par Denis Podalydès. « Je crois beaucoup à la rencontre d’un rôle et d’un acteur. Celui-ci est un tel cadeau! C’est comme de jouer avec de bons partenaire­s. C’est pour ça que j’aime cette maison. »

CINÉMA

Un bonheur n’arrivant jamais seul, il se taille aussi un joli succès dans « le Sens de la fête », le nouveau film d’Olivier Nakache et Eric Toledano. Si le cinéma le réclame, ne risque-t-il pas de lâcher la Comédie-Française? Il dit n’avoir aucune envie d’en partir. « C’est la première fois qu’on me confie un aussi grand rôle en création, ce serait dommage de s’en aller. »

SOCIÉTARIA­T

Que fera-t-il s’il est, comme c’est probable, élu sociétaire du Français à la fin de l’année? Il préfère ne pas envisager la situation. Mais on sent que rempiler ne lui déplairait pas. D’autant que, pour l’instant, il n’a pas l’impression d’avoir loupé grand-chose au cinéma. « Etre à la Comédie-Française me permet de ne tourner que les films qui me tiennent à coeur. »

PREMIERS PAS

Il découvre le théâtre à Poitiers, en 4e, grâce à un professeur qui lui donne un rôle dans « la Jalousie du Barbouillé ». Molière, déjà. Il monte par la suite sur les planches en amateur « mais ce n’était pas passionnel ». Il mettra longtemps à se décider.

ORIENTATIO­N

Comme il hésite, il poursuit ses études après le bac. Hypokhâgne, fac d’histoire, puis adieu Poitiers, bonjour Paris, il s’inscrit au cours d’art dramatique de François Florent où il se rend le soir, après avoir passé la journée à l’Institut français de Presse à Paris IIPanthéon-Assas. Deux ans plus tard, ayant été admis dans la classe libre de Florent (gratuite mais très exigeante), il renonce au journalism­e et décide de devenir comédien.

FAMILLE

Le choix de ce métier a-t-il fait le désespoir de ses géniteurs? « J’ai la chance d’avoir des parents ouverts », dit-il. Les quatre enfants ont chopé le virus de l’art. « Mon frère aîné est musicien, ma petite soeur danseuse, mon frère cadet veut produire de la musique électroniq­ue. Le côté artiste vient sans doute de ma mère qui peint et sculpte en amateur. » Le père, retraité depuis peu, dirigeait près de Châtellera­ult une usine de crépines, des structures grillagées pour filtrer l’eau, le pétrole ou le sucre. Mais il est féru d’opéra. Et de corrida.

MAÎTRESSES

Il considère qu’au Cours Florent il est tombé sur de bons profs mais voue une reconnaiss­ance particuliè­re à Pétronille de Saint-Rapt qui l’a initié à l’improvisat­ion. Au Conservato­ire national d’Art dramatique, c’est surtout Dominique Valadié qui l’a marqué. « Il y a des professeur­s qui vous encouragen­t à creuser le sillon de votre savoir-faire. Elle, elle vous emmène dans des zones où vous ne seriez jamais allé seul. »

ASCENSION

Aussitôt après sa sortie du Conservato­ire, Olivier Py l’engage à l’Odéon pour son « Roméo et Juliette ». S’ensuit une longue tournée qui s’achèvera au Japon. Il tourne le film « Radiostars », de Romain Lévy, qui le lance au cinéma. En juillet 2012, coup de fil de Muriel Mayette, l’administra­trice de la Comédie-Française qui ne l’a jamais vu jouer mais a entendu parler de lui. Elle l’engage. « Elle a procédé de la même façon avec Serge Bagdassari­an ou Adeline d’Hermy et ça lui a réussi. Elle a des antennes. »

DOUBLURE

Dans une interview de 2014, Eric Ruf, fraîchemen­t nommé à la place de Mayette, présente Benjamin Lavernhe comme le remplaçant de Pierre Niney, très demandé au cinéma. Lavernhe assure n’avoir été nullement agacé de servir de doublure lors de son arrivée dans la maison. « Je me suis retrouvé le binôme de Niney dans “Phèdre” et dans “Un chapeau de paille d’Italie”, c’est vrai, mais c’étaient des rôles géniaux! »

CÉLIBAT

Côté vie privée ? Pas de quoi faire la une de « Closer ». « Rien de très croustilla­nt… » L’ancien scout et enfant de choeur a 33 ans, il est célibatair­e. Un coeur à prendre…

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