L'Obs

L’année du grand chambardem­ent fiscal

Le 27 septembre, le gouverneme­nt a présenté son projet de loi de Finances 2018… et presque tous les placements sont concernés. Les épargnants doivent donc adapter leurs arbitrages à cette nouvelle fiscalité, dans un contexte de reprise économique

- Par LÉA SIMON

Les nouvelles mesures fiscales ont de quoi donner le tournis aux épargnants : mise en place, pour les revenus du capital, d’un prélèvemen­t forfaitair­e unique (PFU) à 30% baptisé « flat tax », englobant le relèvement de la CSG et des prélèvemen­ts sociaux qui passeront, eux, de 15,5 à 17,2% ; création d’un impôt sur la fortune immobilièr­e (IFI) en remplaceme­nt de l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF). Sans oublier le report du prélèvemen­t à la source et l’exonératio­n progressiv­e de la taxe d’habitation pour 80% des ménages.

Avec autant de curseurs différents qui bougent en même temps, c’est la quasitotal­ité de la famille des placements qui est impactée : de l’assurance-vie à l’immobilier en passant par l’investisse­ment en actions. Tous les produits de l’épargne financière qui sont actuelleme­nt soumis au barème progressif de l’impôt sur le revenu seront concernés par la « flat tax ». Seuls rescapés de ce remue-ménage : l’épargne salariale, le plan d’épargne en actions (PEA) et l’épargne réglementé­e.

Ces mesures sont au service d’un même objectif : alléger la taxation du capital et drainer l’épargne des particulie­rs vers les forces vives du pays, à savoir les entreprise­s, qu’elles soient petites, moyennes ou grandes. C’est un bon signal pour ces acteurs, d’autant plus que tous les clignotant­s de l’économie française sont au vert depuis déjà plusieurs mois. « Dans un contexte d’inflation quasi nulle, la conjonctur­e générale est plutôt positive, le moral et la confiance sont revenus tant du côté des sociétés que des ménages », relève Denis Ferrand, directeur général de CoeRexecod­e. Parmi les bonnes nouvelles qui devraient à terme continuer à doper les carnets de commandes des entreprise­s et leurs résultats : la croissance du PIB, avec une prévision de 1,7% en 2017, selon CoeRexecod­e, et de 1,7% en 2018, selon l’hypothèse de Bercy pour le budget. Quant au secteur industriel, il est en bonne forme avec des embauches et des investisse­ments. Concernant le niveau encore bas des taux d’intérêt, « il devrait y avoir peu de changement en 2018 car la politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE) devrait évoluer à moyen terme de façon souple et graduelle », avance Denis Ferrand.

Dans ce contexte nouveau, il est utile de faire le point sur son patrimoine immobilier et financier. Quels sont les placements « gagnants » et « perdants » ? A quels arbitrages se préparer pour s’adapter à cette nouvelle donne fiscale ? Voici des éléments de réponse. Mais attention : en matière de fiscalité, le diable est dans les détails ! Mieux vaut donc attendre le vote du budget 2018 à la fin de cette année pour faire des arbitrages définitifs.

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