L’Asie, un monde en or
113 ORS D’ASIE, JUSQU’AU 16 OCTOBRE, MUSÉE NATIONAL DES ARTS ASIATIQUES-GUIMET, PARIS-16E ; WWW.GUIMET.FR. CATALOGUE DE L’EXPO, SILBANA EDITORIALE/MNAAG, 216P., 35 EUROS.
L’or était là. Mais on ne le voyait pas forcément. Il somnolait, pour une part, dans les réserves. Le Musée Guimet a imaginé de puiser dans ses seules collections pour présenter cette expo qu’il n’est pas difficile d’imaginer brillante – ou tout au moins scintillante. Le thème est vaste puisqu’il s’étend à l’ensemble du continent asiatique, délimitant de fait des spécificités propres à chaque environnement. Ainsi on verra que dans l’imagerie bouddhique, le précieux métal jaune n’est utilisé qu’avec parcimonie, son éclat n’étant là que pour traduire la luminescence du Bouddha. Symbole d’éternité, ce même métal apparaît sur ces manuscrits chinois du xiie siècle sur lesquels sont copiés, à l’encre d’or, les sutras. Six siècles plus tard, ce sont des inscriptions impériales qui sont calligraphiées à l’or sur des plaques de jade. Liés aux fastes du pouvoir, bijoux, ornements, tissus, accessoires, pièces de céramique rutilent des feux de ce métal noble aussi bien en Chine qu’au Japon ou en Corée. Soit autant d’expressions d’une maîtrise technique et esthétique qui ira en s’affirmant jusqu’à l’époque contemporaine, à preuve ce vase conçu par l’artiste japonaise Hitomi Hosono, l’intérieur du biscuit de porcelaine étant tapissé d’une feuille d’or. Parmi les pièces spectaculaires de l’exposition, s’il fallait n’en retenir qu’une seule, c’est sans conteste cet extraordinaire « Bodhisattva Avalokiteshvara à mille bras » vietnamien. En bois laqué et doré, cette sculpture rutilante, qui était entreposée dans les réserves, a fait l’objet d’une restauration qui nous permet d’admirer, enfin, tous ses bras et toutes ses mains.