L'Obs

LE MONDE LEE de WOOD

Le créateur anglais a repris il y a trois saisons les rênes de la maison Dirk Bikkemberg­s, dont il a gardé l’esprit viril, tout en apportant radicalité et contempora­néité

- Par ELVIRE EMPTAZ

L’HÉRITAGE

Il n’a rien d’un débutant. Le créateur de 45 ans, formé au Berkshire College of Art, a travaillé quinze ans au studio de Versace, avant de lancer sa propre gri e, L72, en 2015. L’année suivante, on lui confie la tâche de relancer la maison endormie Dirk Bikkemberg­s, dont un groupe chinois a racheté la majorité des parts. « Etudiant, le travail des fameux “Six d’Anvers”, dont Dirk faisait partie, aux côtés de Dries Van Noten entre autres, m’a beaucoup inspiré. En reprenant la marque, j’ai eu envie de remettre de la masculinit­é parce que cela lui manquait, tout comme cela manquait à la mode du moment. Je me suis rendu dans les archives et j’ai, par exemple, ressorti une veste croisée militaire que j’ai retravaill­ée déjà deux fois. »

LE STYLE

« Simplicité, fonctionna­lité et jeu dans les proportion­s », ce sont les grandes lignes directrice­s du style de Lee Wood. Il s’e orce de proposer des vêtements pointus, mais accessible­s. « L’idée est de revenir à quelque chose d’osé, d’authentiqu­e, sans fioritures. Je veux faire des vêtements parfaiteme­nt taillés que les hommes désirent, pas des imprimés à fleurs très mode qu’ils ne porteront pas, ni moi d’ailleurs. »

L’ARCHITECTU­RE

Elle est partie prenante de son travail, à la fois dans sa façon de concevoir une collection – en commençant par les fondations – et dans ses inspiratio­ns. « C’est ce qui me permet de revenir à l’ADN de la gri e. Je m’inspire beaucoup du brutalisme des années 1950, qui montre les choses pour ce qu’elles sont et glorifie des matériaux très communs. Le geste devient précieux et sophistiqu­é, ce qui correspond à mon esthétique personnell­e et à celle de Dirk Bikkemberg­s. »

LA VILLE

« Je viens d’Angleterre et je vis en Italie, mais je ne me sens plus anglais. Cela va faire cliché, mais je suis un citoyen du monde. » Installé depuis 1998 à Milan, Lee Wood voyage pour chercher l’inspiratio­n. « Milan est ma maison désormais, et si je comprends mieux la culture italienne aujourd’hui, elle ne m’a pas pour autant contaminée. Je la regarde comme on peut, en tant qu’athée, respecter les di érentes religions sans en avoir une, avec un respect et une neutralité positive. »

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