Semaine du goût
Tandis que la (bonne) conscience rattrape l’estomac, la cuisine se métisse et puise toujours plus loin son inspiration
Les papilles sous influences
L ’appétit a ses raisons que la raison ne connaît que trop bien », écrirait aujourd’hui Pascal s’il se penchait sur les assiettes tricolores, à l’occasion de cette 28e édition de la Semaine du Goût (du 9 au 15 octobre). Rattrapés par des réflexions d’ordre sanitaire et éthique (respect de l’environnement, bien-être animal), les Français sont près d’un sur deux à déclarer avoir changé durablement leurs habitudes à la suite d’une des récentes crises alimentaires ou agricoles (viande de cheval, vache folle, di cultés des filières porcines ou laitières), rapporte une étude Harris Interactive dévoilée en janvier 2017.
Victimes, de surcroît, de l’explosion des prix de l’alimentation fin 2007, ils ont majoritairement repensé leur panier, délaissant un peu les denrées grasses et sucrées, stigmatisées, pour se tourner (lorsqu’ils le peuvent) vers des produits plus sains ou responsables. « Ils mangent moins mais mieux et cherchent pour beaucoup à se rassurer », résume ainsi Pascale Hébel, directrice du Pôle consommation du Crédoc (Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie). S’ils boudent de plus en plus les produits comme la viande, les biscuits, le lait et le vin, les Français consomment plus de poisson et sont plus d’un quart à dévorer au quotidien davantage de fruits et légumes qu’il y a deux ans, selon le cabinet Harris Interactive. Et, s’ils n’étaient plus que 25% à atteindre en 2016 le sacro-saint objectif des cinq portions variées par jour recommandées par les autorités (contre