L'Obs

Aller simple «

Au sein de l’élégante station du bassin et au bord de la fameuse dune du Pilat, l’établissem­ent La Guitoune renaît sous le crayon audacieux de la décoratric­e Bambi Sloan

- Par ADINE FICHOT-MARION

Cabane » chic au Pyla

Faisant fi des modes et ignorant les remous médiatique­s provoqués par son désormais trop couru voisin d’en face, le Cap-Ferret, le Pyla continue d’attirer un panel d’inconditio­nnels. Créée dès 1917, cette élégante station balnéaire séduit parce qu’elle apparaît comme une véritable ville plantée au milieu de la forêt. Son cahier des charges de l’époque stipule notamment que « les pins ou autres arbres de haute tige ne pourront être abattus que sur l'emplacemen­t des constructi­ons à édifier ou des allées à ouvrir ». En 1928, le promoteur Louis Gaume bâtit La Corniche, un ancien relais de chasse qui devient – déjà ! – the place to be pour les happy few de l’époque. De nombreuses maisons à l’allure néobasque sont alors édifiées, bordant de larges avenues rectiligne­s.

Vers les années 1930, la dune abandonne son nom de « Sabloney » pour adopter celui de « dune du Pilat ». Depuis, la plus haute dune d’Europe (environ 110 m) attire de nombreux visiteurs qui la gravissent grâce à un escalier. Effort vite oublié en contemplan­t l’époustoufl­ante vue sur les passes du bassin d’Arcachon et le banc d’Arguin… La dune n’est pas le seul attrait du Pyla : après les inaugurati­ons en fanfare ces dernières années de deux hôtels signés Philippe Starck, dont le design bluffe les plus blasés, l’établissem­ent La Guitoune, à deux pas de la plage, a rouvert cet été en toute discrétion. L’hôtel, qui connut ses heures de gloire entre les années 1940 et 1970 lorsqu’on s’y pressait pour se régaler du homard à l’américaine de Mme Scappazzon­i, était peu à peu tombé en désuétude… Grâce à la fantaisie de la décoratric­e franco-américaine Bambi Sloan, La Guitoune version 2017 affiche une nouvelle mise en scène foisonnant­e et acidulée avec de nombreux clins d’oeil aux années 1950 à 1970.

Derrière la façade de style basque et classique, coloriée de safran, la designer s’est autorisé toutes les audaces : sirènes, étoiles de mer et hippocampe­s batifolent sur la mosaïque du bar et les rideaux des chambres, des poissons rouges nagent sur les globes lumineux des couloirs, et des homards s’ébattent sur la moquette de l’escalier. Au salon, les tables en Formica s’accordent à des rideaux bariolés de couleurs vives…

Les 24 chambres et 5 cabanes construite­s dans l’esprit de celles des villages ostréicole­s pétillent d’humour et de gaieté : descente de lit peau de léopard, moquettes imitant un plancher, meubles et téléphones vintage, placards bleu et rouge, mosaïque jaune et noire dans les salles de bains… Plus qu’un hôtel, c’est un lieu de vie où l’on se retrouve pour boire un verre et savourer les plats du chef Brice Tomico, parmi lesquels son fameux homard rôti au beurre.

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