L'Obs

Spécial auto

Les flottes prennent de la hauteur

- Dossier réalisé par AGENCE FORUM NEWS. Rédaction en chef CAROLINE BRUN. Rédaction THIERRY LORMON

Une petite révolution dans le monde du véhicule d’entreprise! Au premier semestre de cette année, c’est un SUV (Sport Utility Vehicle) qui monte sur la première marche du podium des immatricul­ations du segment le plus prisé par les entreprise­s, selon le palmarès établit par l’Observatoi­re du Véhicule d’Entreprise. La catégorie moyen-inférieur, totalisant 86297 immatricul­ations au premier semestre, a été dominée par le Peugeot 3008, qui devance de 1 000 unités les reines de la catégorie : sa petite soeur, la Peugeot 308, et la Renault Mégane. La catégorie moyen-supérieur, qui enregistre 38744 ventes, est encore plus parlante, puisque le top 3 est trusté par les SUV : le Volkswagen Tiguan, le Renault Kadjar et le Nissan Qashqai. Même les segments supérieur et luxe n’échappent pas à la tendance puisqu’ils comptent tous deux au moins un SUV sur le podium : le Renault Espace et le Mercedes GLC pour la catégorie supérieure, et le BMW X5 dans la catégorie luxe, habituelle­ment réservée aux grosses berlines premium. Il n’y a guère que la catégorie inférieure qui ne suit pas la tendance, mais pour combien de temps ? En juin dernier, le petit SUV de Renault, le Captur, se hissait à la troisième place des ventes en France (particulie­rs et entreprise­s), juste derrière les indéboulon­nables Renault Clio et Peugeot 208.

Le phénomène SUV ne semble pas près de s’éteindre. En Europe, toutes ventes confondues, une voiture sur quatre appartient désormais à cette catégorie, selon le cabinet Jato Dynamics, qui estime que le niveau des ventes devrait même atteindre 50% en 2020. Et le marché des entreprise­s n’échappe pas au phénomène. Comme le souligne l’Observatoi­re du Véhicule d’Entreprise, « les SUV représente­nt 26% des ventes en entreprise­s début 2017, contre 13% de parts de marché en 2012 ». Chez Renault, fin 2016, les Captur, Kadjar, Koleos et Espace « représenta­ient 24% des ventes aux entreprise­s, contre 19% un an auparavant ». Même son de cloche chez PSA, où il faut savoir se montrer patient, avec des délais de livraison de quatre à six mois pour le 3008. Un succès conforté par l’arrivée du 5008 et celle, prochaine, du DS7 Crossback, le crossover de luxe de la marque aux chevrons, basé sur la plateforme du 3008.

Pourtant, la montée en puissance de ce créneau au sein des flottes n’avait rien d’évident. Ces véhicules haut perchés, avec leur centre de gravité plus élevé, o rent des qualités routières moindres que les traditionn­elles berlines. Sans compter une consommati­on supérieure à la moyenne. Mais les choses évoluent. Selon Vincent Després, directeur des ventes flottes du constructe­ur au losange, « les SUV ne sont plus considérés comme des voitures di érentes », grâce notamment à un « coût total équivalent à celui des berlines, breaks et monospaces », le fameux TCO, Total Cost of Ownership, qui inclut l’entretien, la consommati­on de carburant, la valeur de revente, etc. Ainsi, la version business du Peugeot 3008 Business R II 1.6 BlueHDi 120ch Active annonce des émissions de CO2 à 100 g/km pour une consommati­on de 3,8 l/100 km en cycle mixte.

Surtout, les SUV sont des valeurs sûres sur le marché de l’occasion, avec des valeurs résiduelle­s qui restent, en moyenne, plus élevées que celles des berlines classiques, ce qui, in fine, fait baisser le coût global de détention d’un véhicule. C’est aussi un moyen, pour les entreprise­s, de fidéliser leurs collaborat­eurs, avec un véhicule qui n’a pas une connotatio­n trop familiale, tout en restant (relativeme­nt) spacieux et confortabl­e.

Désormais, entre le 4×4 de luxe type Range Rover, le SUV urbanisé de type Nissan Qashqai et le crossover « berlinisé » de type Citroën Cactus ou Audi Q2, voitures classiques surélevées, les gestionnai­res n’ont que l’embarras du choix.

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