L'Obs

10 choses à savoir sur… Christophe Castaner

Ce fidèle d’entre les fidèles, jusqu’ici considéré comme le “Monsieur Service après-vente” de la Macronie, va prendre la tête du parti présidenti­el

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1 DÉLÉGUÉ GÉNÉRAL

Le 18 novembre, un conseil national de LREM devrait le désigner comme chef de file… Parce que Macron l’a voulu ! Mais lui que veut-il ? Conserver aussi ses fonctions de ministre des Relations avec le Parlement. A l’Elysée de décider. Castaner, la voix de son maître ?

2 SELF MADE MAN

Son nom de famille vient de Charente. Un arrière-grand-père richissime, un grandpère qui a tout flambé, un père qui ne s’est jamais remis de la ruine familiale. Le paternel s’est engagé comme mousse à 14 ans et a passé sa vie à économiser chaque centime. Christophe Castaner a claqué la porte de chez lui à 17 ans. Il a été serveur, chauffeur-livreur, pigiste au « Provençal »… avant de passer son bac en candidat libre à 20 ans et de se lancer dans des études de droit à Aix-en-Provence.

3 BARBE

Adepte, par le passé, du style cheveux longs-bouc-moustache. Abonné aujourd’hui à l’inévitable barbe de trois jours. « Closer » l’a intronisé « beau gosse » et commente ses tenues : « Mais dites donc, c’est quoi ce costume à carreaux ? »

4 UBIQUITÉ

Charline Vanhoenack­er lui a consacré un billet sur France Inter, « Une journée avec Castaner » : « 6h30. La radio s’enclenche avec la rediffusio­n de son interview de la veille. » BFM, LCI, RTL... « Casta » est partout. « C’est un excellent porteparol­e », commentet-on à Matignon. « La plupart de ses prédécesse­urs jouaient en défense, étaient adeptes de la langue de bois, n’imprimaien­t pas. Lui est en attaque, il monte au front. »

5 RÉGIONALES

Le grand public l’a découvert en décembre 2015, comme tête de liste pour le Parti socialiste en Paca (Provence-Alpes-Côte d’Azur). Face à lui, le Républicai­n Christian Estrosi, maire de Nice, et la frontiste Marion Maréchal-Le Pen. Castaner arrive troisième au premier tour. Jean-Christophe Cambadélis, premier secrétaire du PS, annonce son désistemen­t à la télévision sans même lui passer un coup de fil. « J’étais inconnu, la campagne tournait autour des deux stars, se souvient Castaner. Je savais que j’allais dans le mur. »

6 FORCALQUIE­R

Ancienne capitale du comté de Provence, à peine plus de 5 000 habitants. Castaner y a fait ses premières armes d’élu. Il rafle la mairie en 2001, décroche la vice-présidence de Paca en 2004, puis remporte les législativ­es en 2012. Il impose des repas bio dans les écoles, supprime les panneaux publicitai­res dans les rues… Depuis son entrée au gouverneme­nt, chaque week-end, il revient dans sa maison, perchée sur les hauteurs de la ville, où sont restées vivre sa femme et la plus jeune de ses deux filles.

7 CASTANERIE­S

La tenue « un poil trop ample » de Rihanna ; l’interdicti­on du glyphosate d’ici à la fin du quinquenna­t, alors qu’aucune date n’est arrêtée ; le lapsus sur les « parlementa­ires expériment­aux » (pour expériment­és), etc. A vouloir porter trop haut la parole du gouverneme­nt, Castaner tombe parfois un peu bas…

8 RÉORIENTAT­ION

Ses ex-collègues socialiste­s ne sont pas tendres. Un élu du Sud : « Il est toujours prêt à dire le contraire de ce qu’il disait hier, en vous expliquant que vous n’avez pas bien compris. » Après trois décennies au PS, Castaner a été l’un des premiers à rallier Macron. « Il a apporté son expérience du terrain et des cabinets ministérie­ls [Catherine Trautmann à la Culture, Michel Sapin à la Fonction publique] », raconte François Patriat, sénateur LREM. « Casta » avait rejoint les clubs Forum, des jeunes rocardiens, alors qu’il n’avait pas 18 ans. « Je n’étais pas à l’aise avec ce parti qui a toujours voulu faire la peau à Rocard », dit-il.

9 JOUTE

Il s’est porté candidat pour le poste de porte-parole en envoyant un SMS à Macron, la veille de l’annonce du gouverneme­nt. Le lendemain matin, il rencontre Edouard Philippe, « avec qui le courant passe », et apprend sa nomination à la télévision l’après-midi. Il résume ses prestation­s par une formule : « On ne va pas chez Bourdin [RMC-BFMTV] ou Martichoux [RTL] comme on va aux champignon­s. »

10 KÉKÉ

Il revendique son « côté kéké » – expression du Sud qui signifie «crâneur», indique le Larousse, et s’entend plus généraleme­nt comme la version masculine de la « cagole ». Un député : « Castaner en rajoute dans le rôle du méridional décontract­é. Mais c’est un bosseur acharné, levé à l’aube pour éplucher la presse et Internet.»

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