Miser sur le développement durable
Apporter sa modeste contribution d’épargnant au financement de la transition énergétique et au développement des énergies renouvelables, c’est possible ! La gestion collective et le “crowdfunding” sont actifs dans la finance “verte”
Contribuer à la préservation de l’environnement, à la transition écologique ou au développement des énergies propres... Les thématiques vertes ont pris racine, il y a déjà quelques années, dans le paysage des placements responsables. « Après une longue période de maturation, ces fonds ont enfin trouvé leur public, à la fois composé d’investisseurs particuliers et d’institutionnels. Ces dernières années, il y a eu une conjonction de facteurs favorables, comme une prise de conscience générale plus forte concernant la protection de la planète, une sensibilité accrue des jeunes générations aux thématiques environnementales, sans oublier des actes politiques plus forts et plus engagés, et le développement rapide des technologies vertes offrant des “business
models” rentables. C’est ce qui est à l’origine d’une amplification de la collecte d’une année à l’autre », explique Suzanne Senellart, gérante actions du fonds Mirova Europe Environnement, qui
entPieArRaTyIaCnItPinAtTéIgFré investit dans des actions de sociétés du monde la transition énergétique dans leur stratégie (énergies vertes, gestion circulaire des ressources, bâtiments verts).
Témoins de la vigueur actuelle de ce marché : les bons résultats 2017 de tous les fonds européens environnementaux. SLEeSloFnONuDnS bCiOlLaLnECpTuÉbSlPiéAReTnYaPvOrLiOlGpIEar l’association En millions d’euros Novethic et le groupe Caisse des Dépôts, 32,2 milliards d’euros ont été investis+à20l’%écheTOlTlAeL Con+ti1n02e%nt,
du Vieux soit un bond de 49% en un an. Et la France assure le leadership dans ce domaine en occupant 32% des parts de marché. « Après la COP21 et la signature des Accord s de Paris sur le climat, le rég u5 late10u,8r a mis en oeuvre le label Transition énergétique et écologique pour le Climat (TEEC) qu i2 ga20r1a6nti1t l7a nsparence e3t l’engag
environnement des produits financierDso.nCsa’nesrtécpoomuprenaseider le gPrraêtnrdémpuunbélriéc à mieux les identifier », rappelle Laurent Jacquier-Laforge, à la tête de l’équipe de gestion des fonds durables de La Française AM, société de gestion d’actifs.
Le domaine de l’environnement étant tellement vaste, des niches sont apparues, comme le bas carbone, le climat et l’eau. « Dans notre fonds eau, nous combinons des titres de sociétés internationales de distribution d’eau et des valeurs technolo0giques comme des fabricants de pompes, de systèmes de filtration ou de capteurs intelligents. Ces sociétés sont particulièrement innovantes », explique Hervé Thiard, directeur général de Pictet AM, gestionnaire de quatre fonds de développement durable. Cette stratégie d’investissement
payante. « Depuis la création du fonds eau, en 2000, la performance cumulée s’élève à 222%, alors que57s,5ur la même période le MSCI World (index boursier des
ays économiquement développés) n’a progressé que de 74% », souligne-t-il.
Reste qu’il faut être patient pour laisser le temps au portefeuille de se valoriser. y a un doRuoytaeltsieusr la poursuite de la croissance économique mondiale, le prix des énergies baisse par anticipation d’une moindre demande », commente Hervé Thiard. Pour ce gestionnaire, « ces fonds verts sont devenus des placements de fond de portefeuille, alors qu’il y a encore trois ans ils étaient achetés et détenus à titre de diversification périphérique ».
Rappelons que ces produits sont investis en actions cotées de groupes nationaux et internationaux. Ils exposent donc le titulaire de parts à un risque possible en capital. Comme tout produit de gestion collective, ces véhicules facturent de nombreux frais (entrée, gestion, sortie) qui viennent raboter la performance. Certains fonds peuvent être éligibles au PEA et à des placements dédiés à l’épargne salariale.
Jouer le développement durable peut également passer par la case du « crowdfunding » vert. Depuis la loi sur la transition énergétique de 2015, les développeurs et les producteurs d’énergies renouvelables peuvent faire appel à des acteurs du financement participatif agréés et immatriculés par l’AMF. Quelques plateformes de « crowdfunding » (lendosphere.com, lumo-france.com, enerfip.fr) se sont spécialisées dans le financement de projets verts. Sur ces sites, la part belle est faite aux sociétés en quête de fonds qui vont du secteur des énergies renouvelables au solaire en passant par l’éolien, le photovoltaïque, l’hydraulique et le biogaz. « Il existe une cohérence et une logique commune entre les valeurs de l’investissement participatif et celles de la protection de l’environnement. Aujourd’hui, les citoyens souhaitent de plus en plus donner du sens à leur épargne. Avec ce mode de financement à plusieurs, c’est désormais possible. Près de 30% des prêteurs se situent à proximité des projets qu’ils financent », souligne Laure Verhaeghe, cofondatrice et directrice générale de Lendosphere, créée fin 2014. Les sociétés qui font appel à ces levées de fonds en ligne sont des PME ou des SEM (sociétés d’économie mixte) locales bien installées dans leur niche d’activité. Le taux des prêts proposés par les sites évolue entre 4% et 7% pour des dossiers remboursables sur une durée de 2 à 6 ans.
Conscients de la nécessité de mieux faire accepter par le grand public leurs projets verts, des filiales de grands fournisseurs d’énergie (Engie, EDF) n’hésitent plus à recourir au « crowdfunding » pour faire adhérer et associer les habitants à un projet local, par exemple le développement d’un parc éolien. Attention, investir son épargne sous forme d’un prêt rémunéré à destination d’une société est là encore une opération risquée. Voilà pourquoi la loi limite le prêt d’un particulier à 2 000 euros par projet.
“CES FONDS VERTS SONT DEVENUS DES PLACEMENTS DE FOND DE PORTEFEUILLE.”