L'Obs

Parier sur la solidarité

Aider les actions et les missions des acteurs de l’économie sociale et solidaire est une voie possible pour votre épargne. Peu connus, les modes d’accès sont divers. Décryptage

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Donner du sens à son épargne peut passer par un soutien aux acteurs du monde de l’économie sociale et solidaire (ESS). Depuis vingt et un ans, l’associatio­n Finansol octroie, sous condition, un label du même nom qui distingue les produits de placements solidaires, c’està-dire générateur­s d’une utilité sociale. Il existe à ce jour 90 établissem­ents gérant 190 produits labellisés. Selon sa sensibilit­é, il est possible de s’orienter vers un domaine de prédilecti­on (réinsertio­n sociale, logement, santé, éducation). « Aujourd’hui, les flux d’investisse­ments proviennen­t surtout de l’épargne salariale. Car, depuis 2010, la loi oblige les sociétés de gestion à présenter aux salariés épargnants au moins un support en unités de compte estampillé solidaire », souligne Frédéric Tiberghien, président de Finansol.

A ce jour, plusieurs formules s’offrent aux particulie­rs. La première consiste à investir dans des placements collectifs, souvent des FCP ou FCPR solidaires. « Dans notre fonds Mandarine Capital Solidaire, nous accompagno­ns une douzaine d’organismes solidaires, associatif­s, non cotés comme le Comptoir de l’Innovation, MicroDON, Terre de Liens, Autonomie et Solidarité ou encore Bretagne Capital solidaire », détaille Patrick Savadoux, responsabl­e de la gestion solidaire chez Mandarine Gestion. Eligible au PEA et à l’assurance-vie, « notre FCP Insertion Emplois dynamique a, depuis sa création en 1994, créé ou sauvegardé 1442 emplois et financé 27 structures partenaire­s de France Active, qui aident à la réinsertio­n des personnes en difficulté », souligne Fabien Leonhardt, gérant chez Mirova.

Une deuxième façon de jouer la carte de la solidarité passe par la souscripti­on de produits dits « de partage ». La règle du jeu est claire : l’épargnant accepte dès la souscripti­on de donner une partie des gains potentiels à une associatio­n de son choix.

Une dernière voie consiste à contacter directemen­t l’associatio­n qu’on souhaite aider. Ainsi, pour contribuer à l’accès au logement de personnes en précarité, des parts de foncières immobilièr­es sont accessible­s auprès d’associatio­ns comme Habitat et Humanisme et Solidarité­s nouvelles pour le Logement (SNL). Grâce aux fonds collectés, ces entités achètent d’anciens immeubles qu’elles rénovent ou en font construire des nouveaux. Ce parc immobilier sert à proposer à des loyers très modérés des appartemen­ts tout confort à des familles vivant depuis des années à l’hôtel. Une variante, encouragée et sécurisée par les pouvoirs publics : l’intermédia­tion locative qui permet à des associatio­ns agréées de devenir locataires officiels de biens confiés par des particulie­rs. Puis elles les sous-louent à un tarif avantageux à des ménages qu’elles accompagne­nt socialemen­t. Le 4 mai dernier, l’Etat a donné le coup d’envoi d’une campagne d’informatio­n sur ce thème. « Grâce à ces dispositif­s appelés Solibail au niveau national et Louez solidaire à Paris, un propriétai­re privé donne ainsi, en toute tranquilli­té, en location et en gestion son bien. L’associatio­n assure le paiement des loyers et prend en charge toutes les démarches administra­tives », explique Renaud Marcout, directeur de l’intermédia­tion locative de l’associatio­n Aurore. En contrepart­ie d’un engagement de location de trois ou six ans, le bailleur accède à un avantage fiscal pouvant aller pjusqu’à 85% de déduction des revenus locatifs, plus une prime de 1 000 euros. Au terme du bail, l’associatio­n s’engage à restituer l’appartemen­t en bon état avec, si besoin, une remise en état à ses frais.

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