Trop d’épargne !
Cette crise ne ressemble vraiment à aucune autre. Une illustration : l’épargne des ménages. Habituellement, dans une crise économique, les ménages confrontés à une hausse du chômage sont obligés de puiser dans leur bas de laine pour compenser leur perte de pouvoir d’achat. Ce n’est pas le cas aujourd’hui. Le chômage a explosé partout dans le monde du fait de l’arrêt volontaire de la machine économique pendant près de trois mois mais le taux d’épargne bat de nouveaux records. L’explication en est simple. De nombreux pays comme la France ont mis en place un système généreux de financement du chômage partiel. Les ménages n’ont donc pas eu à subir une baisse significative de leurs revenus et, du fait du confinement, ils n’ont pas dépensé l’argent qu’ils ont gagné. Les statistiques sont claires. Aux Etats-Unis, le taux d’épargne était de 7,9 % en janvier 2020, il a atteint 32 % en avril pour se stabiliser à 23 % en mai. Dans la zone euro, le taux est passé de 12,7 % à 16,9 %. En France, il dépasse les 20 %. Et ce n’est pas une bonne nouvelle. C’est même un sujet d’inquiétude pour les banques centrales. L’épargne est un frein à la reprise économique. La part de cette surépargne qui correspond à un retard de consommation devrait se résorber progressivement. Mais il demeurera sans doute un solde, une épargne de précaution liée à la crainte de l’avenir. Les gouvernements vont devoir faire appel à notre patriotisme et nous demander de dilapider nos réserves pour sauver notre économie.
Et si nous commencions dès les vacances ?