Peut-on interdire les marchés d’animaux vivants ?
Les marchés d’animaux vivants sont-ils responsables de la propagation du Covid-19? Les autorités de Pékin ont elles-mêmes désigné celui de Wuhan comme source de ce nouveau coronavirus, avant d’être contredites par le directeur du Centre chinois de Contrôle des Maladies.
Quant à l’Organisation mondiale de la Santé, elle n’a toujours pas pu le confirmer, même si elle reconnaît que
« le marché a joué un rôle » dans la propagation de l’épidémie, au moins
comme premier « cluster ». Depuis les épidémies de Sras, de Mers et de Covid-19, on mesure le danger que représente, pour la santé de la population mondiale, le passage d’espèce, cette transmission à l’homme de virus portés par les animaux, en l’occurrence la civette, le dromadaire et le désormais fameux pangolin.
Deux de ces épidémies sont venues de Chine, où les marchés d’animaux vivants sont une tradition ancestrale. Depuis les années 2000, le pouvoir chinois tente de les encadrer, sans succès. En Occident, des associations comme Peta (1) en demandent l’interdiction, pour en finir avec la souffrance animale et au nom de la sécurité sanitaire.
Racisme antichinois ? Une chose est sûre : la Chine, dont les ressortissants pourront à nouveau circuler en Europe cet été, inquiète le reste du monde, parce qu’elle aurait sous-estimé la gravité de l’épidémie et parce qu’elle n’arrive pas à fermer ces marchés, sa population se méfiant de la fraîcheur de la viande vendue en grandes surfaces. Difficile, dans ces conditions, de s’attaquer à une tradition aussi ancrée.