LA “VÉRITABLE AMIE”
Roselyne Bachelot avait fait son retour dans les pages politiques des journaux à l’occasion de la crise du coronavirus. Vilipendée en 2009 pour avoir commandé une centaine de millions de vaccins et 1,7 milliard de masques contre le virus H1N1, qui n’avait finalement pas déferlé en France, l’ex-ministre de la Santé sous Sarkozy avait été réhabilitée, alors qu’il était reproché au gouvernement Philippe de ne pas avoir anticipé la pandémie. Sa nomination au ministère de la Culture doit toutefois moins à cet épisode qu’à sa proximité avec Jean Castex. « Ce sont de véritables amis, témoigne l’un de ses anciens conseillers à la Santé. Je me souviens d’un déplacement dans le Sud-Ouest, à l’issue duquel on avait dû faire un détour un peu rock’n’roll par Prades, pour qu’elle aille claquer la bise à Jean Castex qui venait d’être élu maire. » Entre Castex et Bachelot, le compagnonnage est ancien. Les deux gaullistes sociaux, dans le sillage de Philippe Séguin, ont partagé nombre de combats. Sans compter que le nouveau Premier ministre a été directeur de cabinet de Xavier Bertrand, à qui Roselyne Bachelot a succédé. Ils ont aussi l’habitude de se croiser au festival de musique classique Pablo Casals, organisé chaque été à… Prades. L’auteure de « Verdi amoureux » (Flammarion, 2013) avait d’ailleurs déjà eu des vues sur la Rue-de-Valois, selon un proche : « Fin 2010, elle avait mené une campagne folle pour avoir la Culture. Elle disait qu’elle approchait de la fin de sa vie politique et voulait réaliser son rêve professionnel. Sa nomination était quasiment actée, mais elle avait, finalement, atterri au ministère des Solidarités. » Ce rêve, c’est Jean Castex qui l’a donc réalisé. A 73 ans, celle qui avait juré de ne pas vouloir revenir en politique (« Jamais ! » lançait-elle il y a trois ans) replonge. Elle s’était entretemps reconvertie dans l’audiovisuel, qu’elle ne quitte qu’à moitié : c’est elle qui en aura la charge.