Bolsonaro en quarantaine

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A Brasilia, depuis que le président Jair Bolsonaro a révélé, le 7 juillet, qu’il avait contracté le coronavirus, une bonne partie de notre activité consiste à faire le planton devant le jardin du palais de l’Alvorada, résidence officielle des chefs d’Etat brésiliens, construite par l’architecte Oscar Niemeyer. Il faut savoir s’armer de patience. Mais il arrive que Bolsonaro, accroché à son portable, traverse le grand salon vitré du rez-de-chaussée, arpente la terrasse couverte longeant la façade ou fasse quelques pas dans le jardin, en adressant un geste de la main aux badauds postés devant la résidence, démontrant au passage qu’il est en bonne forme. L’état de santé du président, qui se faisait une fierté de relativiser la gravité de la crise en traitant la maladie de « petite grippe », est devenu le centre de l’attention des médias du monde entier. Beaucoup de Brésiliens espéraient que cette contamination l’amènerait à changer d’avis sur la pandémie. Mais dès le 9 juillet, il a tenu à faire son habituel direct du jeudi sur Facebook, critiquant à nouveau les mesures de confinement décidées par les gouverneurs et continuant à promouvoir l’hydroxychloroquine, dont l’efficacité contre le Covid-19 est loin d’être prouvée. Pas un mot, en revanche, sur le 1,8 million de personnes infectées et les 70 000 morts du Brésil.