Première gorgée Les hard seltzer débarquent
Nées aux Etats-Unis, ces eaux pétillantes alcoolisées arrivent sur le territoire. Aux côtés des marques américaines, des produits made in France pourraient tirer leur épingle du jeu
Apremière vue, on dirait de l’eau pétillante. D’ailleurs, c’est exactement ce que c’est. A ceci près qu’elle possède un goût particulier et contient… 5 degrés d’alcool. Ces eaux gazeuses alcoolisées connaissent un franc succès depuis plusieurs années aux Etats-Unis sous l’appellation « hard seltzer »: « hard » par opposition aux boissons « soft » et « seltzer » en référence à l’« eau de Seltz », c’est-à-dire de l’eau pure gazéifiée par l’ajout d’acide carbonique à forte pression. Et, en cette rentrée 2020, cette boisson entend conquérir le marché français.
La firme américaine Snowmelt, leader mondial du secteur, vient de conclure un partenariat avec la Grande Epicerie du Bon Marché, où ses produits seront disponibles en exclusivité. Issue d’un mélange d’eau des montagnes Rocheuses, de sucre de canne fermenté et d’arômes naturels, la boisson se décline en trois recettes : citron vert/genévrier, mandarine/houblon et grenade/açaï. Mais bien que la marque se défende d’y ajouter du sucre, notre palais n’est pas franchement habitué à ces saveurs très acidulées, évoquant le goût un peu chimique des sodas américains.
C’est justement en partant de ce constat que de petites marques locales ont décidé de confectionner leur propre hard seltzer.
Opéan vient ainsi de mettre au point deux versions (citron/gingembre et orange amère/fleur de sureau), entièrement bio et 100% made in France, puisque fabriquées par un brasseur bourguignon. Le résultat, plutôt intéressant, ressemble à un thé glacé… pétillant. Avec seulement 93 calories par bouteille de 33 centilitres, la marque se targue de proposer « la boisson alcoolisée la moins calorique du marché ». Pour quelle cible ? « Elle s’adresse aux trentenaires qui aiment faire la fête mais commencent à faire attention à leur ligne. Et pas seulement aux femmes, car les hommes de ma génération se préoccupent aussi de leur corps. Au fond, notre cible, c’est moi ! » précise François Bassnagel, le cofondateur d’Opéan.
A Paris, le célèbre bar à cocktails Le Syndicat vient de lancer Fefe (pour « Fait en France »), un produit élaboré avec l’une des plus anciennes maisons de parfumerie, Jean Niel, établie à Grasse. « Nos barmen y ont passé une semaine pour créer des arômes originaux et naturels. Un travail d’orfèvre passionnant car c’était la première fois que ces deux professions collaboraient », raconte Louis Malphettes, un des créateurs de la boisson. Le résultat, qui évoque un Schweppes aux arômes plus délicats, est une belle réussite, et une sacrée innovation.
■