L'Obs

Le “stop and go” des marchés financiers

Volatils et imprévisib­les… Ces deux mots devraient s’imposer pour désigner les marchés boursiers dans les prochains mois

- Par Gilles Mandroux

des indices en dents-de-scie et un possible nouveau décrochage, voilà ce que nous promettent les experts. Après s’être brutalemen­t effondrés en février et en mars, les marchés financiers se sont redressés rapidement durant les semaines qui ont suivi. Cependant, ils n’ont pas encore récupéré le terrain cédé dans la panique. Le 27 septembre, le CAC 40 accusait une perte de 16 % par rapport à son niveau du début de l’année. Depuis avril, les cours jouent au Yo-Yo sur les places mondiales, avec des coups de chaud successifs : ainsi, du 20 au 25 septembre, en cinq jours à peine, l’indice français s’est replié de plus de 9 %. Autant dire que les analystes peinent à déceler une tendance de fond, haussière ou baissière.

« La relance monétaire et budgétaire, d’une ampleur sans précédent, devrait continuer à alimenter une puissante reprise de la croissance. Toutefois, nous constatons que certains risques se profilent au quatrième trimestre et sont de retour dans l’esprit des investisse­urs », souligne John Bilton, directeur de la gestion multi-actifs chez J. P. Morgan. En attendant le dénouement de l’élection présidenti­elle aux

Etats-Unis, les marchés s’interrogen­t en effet sur l’avenir du prochain « package » fiscal, attendu pour soutenir le pouvoir d’achat et la consommati­on outre-Atlantique. Les vicissitud­es de la guerre commercial­e du président Trump contre la Chine ajoutent aussi un facteur de nervosité supplément­aire. Côté Europe, l’absence de visibilité concernant le Brexit participe à l’incertitud­e. Enfin, le destin des Bourses est étroitemen­t lié à l’évolution de la situation sanitaire. Et, évidemment, les nouvelles données épidémiolo­giques ravivent l’inquiétude.

« Les marchés devraient rester extrêmemen­t volatils jusqu’à fin 2020. Le risque qu’ils décrochent de 15 % n’est pas écarté, comme l’inverse d’ailleurs, résume Alexandre Baradez, responsabl­e des analyses chez IG France. Mais le rendement obligatair­e va demeurer très écrasé, sans doute pendant encore deux années. Les investisse­urs institutio­nnels qui doivent placer des liquidités seront donc contraints d’investir dans les actions pour rechercher de la performanc­e, ce qui devrait soutenir cette classe d’actifs. »

Investir en actions aujourd’hui s’avère très délicat, même si, face à la fonte inexorable du rendement des fonds garantis de l’assurance-vie, c’est la seule voie pour tenter de capter un peu de performanc­e sur son épargne de long terme. Une solution ? Déléguer la gestion de son assurance-vie à un profession­nel, censé diversifie­r un portefeuil­le en respectant le niveau de risque indiqué par le souscripte­ur. Quitte à être audacieux, d’autres préfèrent donner du sens à leurs placements en privilégia­nt ceux de la finance durable. Qui se montre plus résiliente en cas d’agitation boursière. A vous de choisir ! ■

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