L’humeur
Il y a deux manières de se rappeler le photographe Marc Riboud, mort en 2016 : le journaliste et le sinisant. Dans la presse, on salue volontiers ce reporter héroïque de l’agence Magnum qui, comme Cartier-Bresson, a transformé le photojournalisme en forme d’art. Par son sens de la composition, par la poésie et l’intensité de son regard, il a donné une valeur esthétique aux soubresauts politiques du siècle dernier. Mais Riboud restera aussi cet amoureux de l’Asie qui savait mieux qu’aucun autre saisir la beauté et le mystère des rues chinoises, des visages, des paysages, des brumes. L’intégralité de son oeuvre, plus de 50 000 clichés, a été léguée au Musée Guimet, qui présente cette première grande rétrospective à partir du 4 novembre, et qui rend hommage à ces deux facettes du maître.