LANG LANG BACH : VARIATIONS GOLDBERG
Deutsche Grammophon
Ne dites pas à Lang Lang qu’il joue du Bach, il croit que c’est du Chopin ! Légitimé en expertise baroque par Harnoncourt et Staier, ce prodigieux et charismatique pianiste s’imagine qu’il lui suffit d’imiter à la perfection le jeu d’un claveciniste pour que palpite le coeur des Variations Goldberg jouées au piano. De fait, pas un trille, pas un ornement (même ceux rajoutés en abondance), pas un décalage entre les deux mains (un tic exaspérant) ne manquent pour que la copie semble conforme. Mais la fastidieuse reconstitution ne prend pas, entre emphase néo-romantique, narcissisme sonore, variations lentes ensablées, et d’innombrables détails d’écriture qui nous sont indiqués comme des sémaphores. Vite, réécoutons Andràs Schiff, Cédric Pescia, Béatrice Rana, sans oublier Glenn Gould !