Les choses de sa vie

CHANSON CHANSON Danse encore, par Clarika (AT(h)OME). Le 5 juin à La Nouvelle Eve, Paris-9e. En tournée.

 Le point commun à tous ses albums? L’intelligence de l’écriture. Il y a chaque fois un bénéfice, intellectuel, émotionnel, à en retirer. Clarika ne sort pas un album pour ne rien dire, ou pas grandchose. Aux dernières nouvelles, la chanteuse partageait la scène avec Maissiat et Emmanuel Noblet dans la pièce-hommage à Jean-Loup, « Dabadie ou les choses de nos vies », qu’elle avait elle-même imaginée. Juste avant, en 2019, Clarika avait livré l’album « A la lisière », avec sa pochette rouge et son propos noir. L’un des meilleurs disques qu’il nous ait été donné d’entendre sur la rupture, quand l’un s’en va et que l’autre reste dans l’obscurité, en attendant que le chagrin trépasse – ou pas. Celui de 2024 s’intitule « Danse encore », à croire que le vent a chassé les nuages, ou que le temps a permis à l’auteure d’achever son travail de deuil. « La vie a remis son chapeau de paille », chante-t-elle. Il y aurait redémarrage, donc, d’ailleurs l’album débute par un titre sur lequel on danse si le corps nous en dit : « Ce soir je sors ». Clarika a composé chaque chanson, Fred Pallem a arrangé le tout. Ils passent ensemble au mode électro. Que de talents, de mémoire, et de culture. Quand Clarika raconte la fin tragique de la danseuse « Isadora » Duncan étranglée par son foulard pris dans les roues de son bolide ; quand elle rend hommage à Juliette Gréco dans l’habile « Rhabillez-moi », version détournée de son « Déshabillez-moi » de 1967. Bref, Clarika célèbre en majesté ses trente ans de carrière.