Des machines qui fichent les jetons !
Insert Coin. Monnaie de Paris, Paris-6e. Jusqu’au 30 juin.
« Tilt », « gamelle », « multiball »… Si ces mots vous rappellent votre jeunesse, alors courez à l’exposition rétromaniaque « Insert Coin » (« Insérez une pièce »). Pour une fois, les parents sont les rois du game et donnent des leçons à leur progéniture scotchée à la Switch. La Monnaie de Paris retrace l’histoire des baby-foot, flippers, bornes de jeux vidéo et autres machines à pièces installées dans les bistrots et les salles de jeu. Des objets cultes dont le nombre a culminé à 400 000 dans les années 1980 avant de se voir déclassés par les consoles de salon. Dans les années 1950, la jeunesse turbulente s’attroupe dans les débits de boissons autour de ces totems lumineux et bruyants, symboles de modernité. Dégoter une pièce dans sa poche, la glisser dans le monnayeur, martyriser les flancs d’un flipper… Le jeu devient une expérience physique et sonore. La Monnaie de Paris joue la carte de l’interaction en installant des antiquités en état de marche dans des décors reconstitués de bars-tabacs.
A l’entrée, le visiteur reçoit pour se défouler vingt jetons (en forme de pièces de 1 franc). Pong, Space Invader, Donjons & Dragons, Indiana Jones… Les décennies défilent au rythme des imaginaires empruntés au cinéma américain, à la science-fiction, à l’heroic fantasy (Medieval Madness !). Dans les années 1970, les flippers, convertis à l’électronique, se complexifient pour rivaliser avec les bornes d’arcade, considérées comme plus amusantes. Le divertissement devient une course à l’innovation et une véritable compétition. La quête du high score préfigure le e-sport, lointain rejeton des jeux à pièces.