Vie des réseaux
L’animation du réseau repose sur la bonne volonté du franchiseur et de ses équipes. Cependant, les franchisés sont autorisés à participer à quelques commissions directives et peuvent se rassembler pour réfléchir, eux aussi, à ce qu’ils veulent faire de le
Une enseigne de franchise ne tire pas sa force du seul savoir-faire transmis par l’enseigne. Elle la puise aussi du dynamisme de son réseau. Si le franchiseur possède les pleins pouvoirs quant à la vie politique de ce réseau, il existe, pour le franchisé, des manières d’intervenir. “Les commissions techniques telles que pour les achats, la publicité ou l’informatique autorisent la présence d’un ou deux franchisés, explique Serge Méresse, avocat au Barreau de Paris. En général, ils participent parce qu’ils possèdent des compétences spécifiques, mais le pouvoir effectif de ces commissions est plus ou moins limité.” La prise de décision reste entre les mains du franchiseur. Il n’y a pas de directive, ni de charte qui sorte de ce genre de commissions. “Ces instances demeurent néanmoins utiles parce qu’il faut partager, précise toutefois l’avocat. Concernant la vie politique des réseaux, il n’existe rien pour que le franchisé insatisfait puisse y impulser des actions. J’ai vu une enseigne qui avait prévu dans les contrats l’organisation d’assemblées générales régionales et nationales, avec une voix consultative et une voix décisionnelle. Le franchiseur devait soumettre ses idées aux franchisés qui votaient par la suite. Mais les contrats ont ensuite changé et cette pratique n’a pas été prolongée.”
UNE QUESTION DE VOLONTÉ POLITIQUE
En revanche, rien n’empêche les franchisés de se réunir de leur côté indépendamment du cadre officiel de l’enseigne. “Une solution peut consister à créer des associations de franchisés. Mais il faut qu’ils en soient à l’initiative, car les franchiseurs ne lancent jamais ce type d’action.” Pour être entendue, une association liée à une enseigne doit être identifiée et doit se donner des objectifs précis. “Les franchisés devront ensuite proposer au franchiseur de travailler avec eux. Le franchiseur a normalement tout intérêt à travailler avec ses franchisés, mais s’il refuse, l’association devra en prendre acte. En revanche, il faudra qu’elle continue à prendre position et à solliciter le franchiseur sur d’autres propositions. Dans son champ d’action, tout est possible. C’est une question de volonté politique et de détermination.”
L’INFORMATION AU COEUR DU RÉSEAU
La fonction d’une association de franchisés peut être multiple. Elle sert à faire remonter l’information au sein du réseau, à faire connaître les blocages, à organiser des concertations. Elle peut se charger de défendre le réseau face à des choix stratégiques qui iraient à l’encontre des franchisés. Aux yeux de Serge Méresse, l’enseigne elle-même y gagnerait. “La franchise est aujourd’hui un système au développement mûr. Il faudrait faire en sorte que cette maturité impacte aussi la manière de gérer le réseau.”