“Les entrepreneurs font face à un système qui semble confiscatoire”
Fin novembre, le Premier ministre lançait le périlleux chantier de la réforme fiscale. Guillaume Cairou, président du Club des Entrepreneurs*, livre son point de vue sur la situation et vous propose de comprendre en 4 points pourquoi, selon lui, Jean-Marc Ayrault a raison de vouloir remettre à plat la fiscalité française.
UNE PRESSION QUI NUIT À LA PRISE DE RISQUE
La France est devenu l’enfer fiscal de l’union européenne. Elle est championne du monde des prélèvements obligatoires. Parmi les pays de l’OCDE, elle est sur le podium au troisième rang des prélèvements obligatoires, avec 46,1 % du Produit intérieur brut (PIB) prévus en 2014. Pour être accepté, l’impôt doit être juste. Les entrepreneurs font aujourd’hui face à un système qui ne l’est pas car il semble confiscatoire. En quarante ans, la charge fiscale et sociale en % du PIB s’est ainsi alourdie de près d’un tiers ce qui nuit gravement à la prise de risques dans notre pays. Dans aucun autre pays du monde, les paies de nos salariés n’ont à supporter autant de charges. Les entreprises françaises paient ainsi 6 points de PIB de plus que leurs homologues allemands, en bref près de 120 milliards de plus. Il ne faut pas oublier qu’entre 2012 et 2014, nos entreprises ont subi une hausse des prélèvements de 50 milliards (ce résultat ne prend pas en compte la réduction obtenue dans le cadre du crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi)**. Il faut soutenir notre outil de production qui est le seul moyen de relancer la croissance en allégeant cette pression fiscale croissante.
EXPLOSION FISCALE ?
La France est malade d’impôts. Elle est menacée d’explosion fiscale. Il faut donc veiller à dialoguer, à tout remettre à plat dans notre système fiscal afin de le rendre plus transparent, moins instable et plus efficace avec les partenaires sociaux. Mobilisons nos énergies pour relever ensemble partenaires sociaux, politiques et entrepreneurs les défis qui s’imposent à la France.