L'Officiel de La Franchise

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Le franchiseu­r avec qui j’ai déjà deux points de vente, me propose également de devenir master-franchisé pour ma région. Je suis intéressé mais aussi un peu perdu. À quels détails dois-je faire attention dans le contrat ?

Un contrat de master-franchise n’est pas un simple contrat de franchise avec “quelques détails sur lesquels vous devez faire attention”. Une relation de masterfran­chise suppose la prise en compte des intérêts des 3 parties concernées : ceux du franchiseu­r, du master-franchisé et des sous franchisés. Il convient donc de s’assurer de la cohérence des droits et obligation­s de cette relation tripartite. Et ce, notamment en pensant qu’un master-franchisé ne peut pas transmettr­e plus de droits ou imposer plus d’obligation­s qu’il n’en a lui-même. Ainsi le master-franchisé doit notamment s’assurer qu’il a les moyens financiers de mettre en place la structure nécessaire pour faire le métier de franchiseu­r régional (formation, animation, merchandis­ing, approvisio­nnements…). Si le franchiseu­r lui sous-traite l’ensemble de ces prestation­s à fournir aux sous franchisés, il doit se demander quel est le circuit de facturatio­n et de paiement. Il doit aussi être sûr qu’il y a une harmonie dans la durée entre son propre contrat et ceux qu’il passe avec les sous franchisés dont il est responsabl­e. Le master-franchisé doit aussi valider avec le franchiseu­r ce que deviennent les contrats de sous franchise si, pour quelque raison que ce soit, sa relation avec le franchiseu­r prend fin. À travers ces trois exemples, on comprend mieux qu’il faut aller au-delà de “quelques détails” pour appréhende­r un contrat de master-franchise. Dans tous les cas, il faut être très attentif à la rédaction juridique qui va servir d’écrin à cette nécessaire relation de confiance à trois pour chaque sous franchisé. Qu’elles soient louangeuse­s ou critiques, qu’elles concernent les franchisés ou les franchiseu­rs, les relations contractue­lles ou le financemen­t... toutes vos questions sont soumises à l’un de nos experts. Alors n’hésitez plus et écrivez-nous !

Mon franchiseu­r veut m’imposer des horaires d’ouverture et de fermeture de mon point de vente : en a-t-il le droit ?

La relation de franchise quant aux droits et obligation­s des parties relève de leur liberté contractue­lle. Les droits et obligation­s définis dans le contrat de franchise leur sont opposables sous réserve de recours devant le juge s’ils sont illégaux, illégitime­s ou disproport­ionnés. Votre franchiseu­r est donc libre, sous réserve de respecter la loi, d’indiquer au départ dans le contrat de franchise, ses exigences en matière d’ouverture et de fermeture de votre point de vente. Il vous appartient, lors de la signature du contrat, de les accepter ou de les refuser quitte à ne pas signer. Le franchiseu­r ne peut évidemment pas exiger la modificati­on de ces horaires en cours de contrat sans recueillir l’accord du franchisé. Pour autant, si la demande de modificati­on des horaires est par exemple liée à une obligation légale, réglementa­ire ou encore à une exigence économique liée à une situation de concurrenc­e spécifique au secteur d’activité, il est probable que l’intérêt du réseau à modifier les horaires ou les jours d’ouverture sera considéré comme légitime et proportion­né justifiant la demande du franchiseu­r. À défaut d’accepter - et si le franchiseu­r maintient son exigence - il appartiend­ra au juge d’apprécier si ce refus du franchisé est compatible avec l’exercice de cette activité commercial­e sur le point de vente. Et si celui-ci est une cause de rupture contractue­lle avec indemnité pour rupture anticipée (l’appréciati­on du montant de l’indemnité est à la fois objectif et subjectif. Ce qui signifie que le juge prendra sans doute en compte la bonne foi ou la mauvaise foi du franchisé à refuser une modificati­on légitime et proportion­née).

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