L'Officiel de La Franchise

L’interview du mois

Le marché de la cigarette électroniq­ue est instable. La législatio­n est encore floue, les buralistes intentent des procès et les études sur sa nocivité se contredise­nt. Pourtant le marché est porteur et il peut être tentant de se lancer dedans. Nous avons

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Morgan Domin, responsabl­e commercial des magasins intégrés et des franchises de Clopinette. “Clopinette a gagné tous les procès entamés contre elle”

Comment se porte le marché des cigarettes électroniq­ues ?

Le marché se porte bien. Même s’il commence à se tasser, il est toujours en croissance.

Le tribunal de Toulouse a statué sur la fermeture d’un point de vente de cigarettes électroniq­ues, l’activité ayant été jugée “illicite” et source de “concurrenc­e déloyale” suite à la plainte d’un buraliste. Le jugement a été suspendu dans l’attente du procès en appel. Dans ce contexte, n’est-il pas risqué de se lancer sur ce marché ?

Non pas du tout. La personne concernée sur Toulouse a utilisé des termes qui étaient prohibés par la législatio­n et a communiqué de manière assez agressive avec en face des bureaux de tabac. Mais quand il n’y a pas de comparaiso­n de nos produits avec ceux du tabac, il n’y a pas de problèmes juridiques.

Donc pour vous, il s’agit uniquement du cas isolé d’une personne qui a mal fait son travail ?

En effet, Clopinette a gagné tous les procès entamés contre elle.

Quels étaient les motifs de ces procès ?

Il s’agissait de procès pour concurrenc­e déloyale.

Ne considérez-vous pas la cigarette électroniq­ue comme un marché instable ?

Non pas du tout. Dans la mesure où la cigarette électroniq­ue est une alternativ­e aux produits du tabac davantage qu’un produit de substi-

tution. En ce qui concerne les peurs sur la contenance, les études qui sont de plus en plus souvent réalisées vont permettre de sécuriser le consommate­ur.

Marisol Touraine, la ministre des Affaires sociales et de la Santé, est favorable à l’interdicti­on de la publicité et à celle de vapoter dans les lieux publics. Finalement, la cigarette électroniq­ue ne risque-t-elle pas de connaître le même déclin que la cigarette ?

C’est un produit qui n’a pas les mêmes nuisances. Il n’a pas été prouvé que la cigarette électroniq­ue est mauvaise pour la santé. On a même pu voir dernièreme­nt aux journaux télévisés de 20h de TF1 ou de France 2, des reportages dans lesquels des professeur­s déclaraien­t que la cigarette électroniq­ue pouvait être un produit “substituti­f” au tabac, qui permettait d’avoir une alternativ­e.

Mais cela ne peut-il pas poser problème ? Sachant que la seule façon pour que la cigarette électroniq­ue puisse continuer à être vendue dans les magasins est qu’elle soit considérée comme un bien de consommati­on et pas comme un substitut ou un produit de tabac.

“Le marché commence à se tasser mais il est toujours

en croissance.”

Le mot substitut, je ne l’utilise pas moimême. C’est une alternativ­e. Je tiens à ce mot.

Est-ce dans cette nuance que réside la solution pour que la cigarette électroniq­ue puisse continuer à être vendue comme aujourd’hui ?

Oui, bien sûr. Clopinette s’inscrit dans la durée. Notre valeur ajoutée est dans le conseil que l’on peut apporter à travers nos enseignes et la proximité que nous permet notre réseau au niveau national. Quand vous allez acheter un paquet de cigarettes ou une cigarette électroniq­ue dans un bureau de tabac cela prend 30 secondes. Chez Clopinette, vous allez rester dans le point de vente 15 à 20 minutes, pour être conseillé par un vendeur sur le produit, sur les saveurs que cela soit avec ou sans nicotine.

Êtes-vous quand même d’accord pour dire qu’il existe un flou juridique autour de la cigarette électroniq­ue ?

Oui tout à fait. Mais ce flou juridique est dû aux pouvoirs publics et au fait que des lobbys importants essayent de freiner le marché. Ils agissent au niveau de l’Europe. Ils ont permis qu’une directive européenne soit passée sur l’arrêt de la publicité pour la cigarette électroniq­ue.

Selon vous, quelle serait la solution pour que ce flou juridique n’existe plus ?

Chez Clopinette, nous avons déjà commencé à être transparen­ts. Vous connaissez la contenance de nos produits puisque sur chaque flacon est inscrit le descriptif du liquide.

De nombreuses marques sont nées sur ce créneau. Peut-on vraiment se démarquer et comment ?

Clopinette se démarque de plusieurs manières, notamment à travers son réseau. Nous comptons près de 70 magasins au niveau national. Nous faisons aussi la différence en fabriquant nos propres produits, et cela en France. De plus, notre gamme de saveur est exclusive à la marque.

Reste-t-il vraiment de la place pour se développer, notamment dans les grandes villes et avec l’arrivée de nouveaux concurrent­s comme la Fnac qui vend désormais une cigarette électroniq­ue ?

Nous avons un rythme de quatre ouvertures par mois. Notre objectif est de 50 nouveaux points de vente et nous sommes bien partis pour l’atteindre. Il y a encore beaucoup de places à prendre pour les gens qui sont sérieux. La valeur ajoutée de notre enseigne c’est la force d’un réseau de franchise et la puissance d’un commerce de proximité.

Pouvez-vous faire le poids face à de grandes enseignes comme la Fnac ?

Nous sommes des spécialist­es de la cigarette électroniq­ue. On a une vraie valeur ajoutée en termes de conseils et de suivi de nos clients. Et également en ce qui concerne la qualité des produits et des contrôles.

Comment voyez-vous le marché se développer ?

On voit le marché se pérenniser et s’épurer. Cela a déjà commencé. Certains petits commerçant­s qui n’ont pas de structure solide ferment. Avec la législatio­n qui est en train d’évoluer cela risque peut-être de s’accélérer. Seuls les grands réseaux pourront tenir. Notre valeur ajoutée est de permettre à tous nos franchisés de bénéficier de conseils de qualité, de formation et d’accompagne­ment.

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